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Affichage des articles du 2025

"Des preuves d’amour", film d’Alice DOUARD

C’est l’histoire d’un couple qui attend un enfant et de leur parcours semé de joies et de doutes au cours de la grossesse. Banal, me direz-vous, sujet maintes fois traité et rebattu …. Oui….mais non… pour les deux raisons suivantes : la première c’est qu’il s’agit d’un couple de femmes, et la deuxième, surtout, c’est l’époque de l’histoire, située juste après la loi Taubira autorisant le mariage pour tous (avril 2013) et avant la loi sur l’autorisation de la PMA (septembre 2021). Céline (Ella Rumpf) et Nadia (Mona Chokri) sont mariées et Nadia est enceinte après une PMA réalisée à l’étranger puisque non autorisée en France. On sent l’amour qui les réunit et qui sera mis à l’épreuve aussi bien pour l’une que pour l’autre. Nadia doit vivre les bouleversements physiques et psychologiques parfois déroutants liés à la grossesse et Céline doit trouver sa place dans cet évènement, et que l’on soit femme ou homme, être l’autre parent entraîne des interrogations nombreuses et parf...

"Des preuves d’amour", film d’Alice DOUARD

C’est l’histoire d’un couple qui attend un enfant et de leur parcours semé de joies et de doutes au cours de la grossesse. Banal, me direz-vous, sujet maintes fois traité et rebattu …. Oui….mais non… pour les deux raisons suivantes : la première c’est qu’il s’agit d’un couple de femmes, et la deuxième, surtout, c’est l’époque de l’histoire, située juste après la loi Taubira autorisant le mariage pour tous (avril 2013) et avant la loi sur l’autorisation de la PMA (septembre 2021). Céline (Ella Rumpf) et Nadia (Mona Chokri) sont mariées et Nadia est enceinte après une PMA réalisée à l’étranger puisque non autorisée en France. On sent l’amour qui les réunit et qui sera mis à l’épreuve aussi bien pour l’une que pour l’autre. Nadia doit vivre les bouleversements physiques et psychologiques parfois déroutants liés à la grossesse et Céline doit trouver sa place dans cet évènement, et que l’on soit femme ou homme, être l’autre parent entraîne des interrogations nombreuses et parf...

"VIEUX" : le magazine qu’on finira tous par lire

Antoine de Caunes nous a fait vibrer dans notre jeunesse avec l es Enfants du Rock, nous bidonner à l’âge adulte dans Nulle Part Ailleurs avec ses complices Philippe Gildas et José Garcia et maintenant nous régale dans notre « grande maturité » avec son journal VIEUX . Alors on a bien envie de lui dire merci pour ce compagnonnage de toute une vie et surtout de contribuer à rendre, grâce à cette publication, cette partie de l’existence (qui n’est pas la plus glamour il faut l’avouer) aussi joyeuse que les autres. Il a mûri et vieilli avec nous et cette citation attribuée à Groucho Marx :  Dans tout vieux, il y a un jeune qui se demande "purée qu’est-ce qui s’est passé ?" , nous la ressentons également comme lui. Avec cet humour et cette vision de la vie qui le caractérisent, il a su s’entourer d’une belle équipe de chroniqueuses et chroniqueurs d’horizons divers qui vont du chef étoilé à la philosophe, toutes et tous animé(e)s de la même envie, en...

Lecture en cours : "A la table des loups" d'Adam RAPP

Adam Rapp, dramaturge et romancier reconnu aux Etats-Unis, fait l'objet d'une première traduction en français avec cette "table des loups" intrigante. Le premier chapitre se passe en 1951 dans une petite ville de l'Etat de New York, et présente la famille de la jeune Myra. Cette dernière évolue dans un environnement très catholique, et en tant qu'aînée de nombreux frères et soeurs, elle seconde sa mère à la maison. Sa seule échappée consiste à se rendre dans un diner après la messe, où la serveuse lui passe sous le manteau un roman qu'elle dévore, et qui raconte la fugue vers New York d'un adolescent prénommé Holden (on reconnaitra "L'Attrape-coeurs" de Salinger).  Un jeune homme l'aborde et la reconduit chez elle, puis un évènement dramatique survient... Le deuxième chapitre, dix ans plus tard, suit cette fois un des frères, Alec, gamin voleur et turbulent, devenu adulte. Comme Myra dans le premier chapitre, il croise la route d'...

"L'Homme sous l'orage" de Gaëlle NOHANT

D'elle j'avais adoré "Légende d'un dormeur éveillé", cette magnifique évocation du poète Robert Desnos, et "Le bureau d'éclaircissement des destins". "L'Homme sous l'orage" ne fait pas exception, et je ne suis pas loin de tenir Gaëlle Nohant pour l'une des plus grandes plumes françaises du moment. Chacun de ses romans nous plonge dans une période particulière, et il s'agit ici de la 1ere guerre mondiale. Pour une fois, nous ne sommes pas dans l'Est de la France ou dans la Somme, mais dans un domaine viticole des Pyrénnées orientales, non loin de la frontière espagnole, celle-là-même qu'empruntent les plus chanceux des déserteurs, ceux qui ne sont pas arrêtés et fusillés avant d'avoir quitté la France. Théodore Brienne est de ceux-là (les chanceux). Mais avant cela, il passe plusieurs mois dans le grenier du chateau, caché par la jeune Rosalie qui a eu pitié de lui. Théodore, dans une ancienne vie a été un peintre...

"Black Rabbit", série noire

  Convoquant un New York un peu révolu, poisseux et sombre comme celui des années 70, voilà une série intéressante à découvrir sur Netflix et MyCanal. Imparfaite à bien des égards, elle se distingue pourtant des productions souvent aseptisées proposées par la plate forme de streaming. D'abord, pour son casting. Je ne sais pas vous, mais j'aime beaucoup le britannique Jude Law, bel homme excellant dans beaucoup de registres, et l'américain Jason Bateman, dont le physique habituellement passe-partout est ici métamorphosé façon Big Lebowski.  Ensuite pour ses décors, qui justement n'en sont pas car tout est filmé en lieux réels, de Coney Island au Lower Manhattan, des platforms du métro aux rues embouteillées où les héros courent pour échapper à leur destin, en passant par les toits avec vue sur le Manhattan Bridge. Autres points forts : l'éclairage, de plus en plus sombre au fur et à mesure que l'intrigue avance ; la musique particulièrement bien utilisée, avec de...

"Le Dieu des bois" de Liz MOORE

Excusez du peu, ce sont Barack Obama et Stephen King qui m'ont donné envie de lire ce thriller. Eh oui, un excellent thriller, par les sombres journées de novembre, ça ne se refuse pas..... Effectivement, je n'avais pas été à ce point ligotée dans mon canapé depuis mon dernier Stephen King (Billy Summers, merci Isa H).   Je ne vais rien dévoiler, juste donner quelques pistes : Des disparitions d'enfants Une structure éclatée sur plusieurs époques et différents points de vue Un hymne à la nature sauvage (on est pas loin du nature writing) en même temps que, et c'est un tour de force que de mêler les deux, une critique au vitriol de la haute bourgeoisie nord américaine dans les années 1960-70. Et bien sûr, les pages se tournent toutes seules..... Cath W 

"Marques de fabrique" de Cécile BAUDIN

  Un vrai petit bonheur de lecture, un livre qu'on a hâte de retrouver, et pour lequel on est même prête à écourter une soirée. Avec Marques de fabrique, on retrouve les bons polars historiques auxquels nous avaient habitués les éditions 10/18 En 1896, dans l'Ain Claude Tardy est inspectrice du travail et, pour  exercer son métier, obligée de se travestir en homme. Elle est rapidement confrontée à la découverte d'un homme pendu dans une tréfilerie, apparemment suicidé. Puis un deuxième cadavre s'invite, noyé celui-ci, et parfait sosie du pendu... Non loin de là, il se passe des choses étranges dans un orphelinat tenu par des religieuses.  J'ai adoré le côté Club des cinq de l'équipe d'enquêteurs amateurs, même s'ils ne sont que trois, et quels trois ! : une religieuse, un inspecteur du travail atteint de démence sénile, et comme chez Enid Blyton, Claude, figure centrale, au genre ambigu. Ajoutons que, last but least, le trio est aidé et soutenu par une...

"Uncut Gems" des frères Saftie

Petit essai de vidéo, faite au temps du Covid... Ce film est de 2019.

Lecture terminée : Le Compromis de Long Island de Taffy BRODESSER AKNER

J'inaugure un nouveau format de post, Lecture en cours. Le principe, donner ses premières impressions sur un livre qu'on commence à lire. Il aura droit, sauf exception, à sa critique complète et c'est intéressant de confronter son sentiment initial à celui qu'on éprouve à la dernière page. Surtout que le roman que je débute est un pavé de 1 200 pages, j'en suis à la 150ème. Ce roman d'une brillante journaliste américaine commence fort avec un préambule racontant l'enlèvement  d'un magnat industriel juif de Long Island, Carl Fletcher. La famille se regroupe pour faire face, sa femme, sa mère et sa belle-mère, en essayant d'épargner les deux jeunes fils. Echec total puisque le roman, une fois cet évènement résolu en quelques pages, se concentre sur le plus jeune des fils devenu adulte. Bernard, surnommé Beamer, est manifestement tellement traumatisé que tous ses fantasmes tournent autour de scénarios d'enlèvement, réalisés chaque semaine dans des c...

Gilmore Girls vs Parenthood, deux séries familiales vintage

De la plus légère à la plus profonde, voici un regard croisé sur deux séries évoquant l'american family, racontant le quotidien de 3 générations cohabitant plus ou moins harmonieusement : Gilmore Girls pour les années 90, Parenthood , pour les années 2000. Ce ne sont donc pas des nouveautés, et de fait elles flattent un peu notre (mon ?) goût pour la nostalgie... Une saison = une année, on voit donc les enfants grandir, les grand-parents vieillir, les adolescents éclore dans leur vie d'adulte.  De quoi analyser l'évolution sociologique de la représentation de la famille, des relations hommes/femmes, la paternité et la maternité, l'adolescence.  Le trait d'union ? L'actrice Lauren Graham. Elle est le personnage central de Gilmore Girls , et l'un des membres de la famille Braverman dans la série Parenthood . Elle incarne parfaitement la fameuse "girl next door", à la fois sympathique, malicieuse, dégourdie et (forcément) sexy. Les deux séries rési...

"Une machine comme moi" de Ian McEWAN

Petit essai de vidéo, faite au temps du Covid... Ce roman est de 2020.

Les derniers jours de l'apesanteur de Fabrice CARO

Dans la lignée de François Bégaudeau et Nicolas Mathieu, en mode mineur mais en plus drôle, Fabrice Caro nous livre le récit à la première personne de l'année de Terminale de Daniel, à la fin des années 80. Daniel se remet difficilement de s'être fait larguer par Cathy Mourier pour ce crétin de Gilles Rouquet (j'adore la litanie des prénoms/noms des élèves tout au long du roman, qui donne un air de réalité à l'ensemble, je suis sûre que ce sont des noms d'anciens camarades de l'auteur...). Et pourtant, il avait tout donné pour elle : "Elle admirait Sting pour son implication dans la défense de la forêt amazonienne aux côtés du chef Raoni ? J'étais à deux doigts de venir au lycée le lendemain avec un plateau de terre cuite coincé dans la lèvre inférieure..." Du coup il traîne avec ses deux copains Marc et Justin, qui sont dans sa classe de Terminale C, se chicane avec son petit frère métalleux, et accepte de donner des cours de maths à une collé...

"Cinq mois de décembre" de James KESTREL

Un polar historique, ça vous dit ? Ils ne sont pas si courants, et celui de James Kestrel, adoubé par Dennis Lehane, est très réussi. L’action se passe entre 1941 et 1945 à Hawaï, en pleine guerre avec les Japonais. Et la Grande Histoire va percuter l’enquête que mène un ancien soldat, devenu policier à Honolulu, sur le meurtre barbare de deux jeunes gens. Parfaitement maîtrisé, empruntant tous les codes du roman noir, mais aussi d’espionnage, il nous offre en prime de beaux personnages de femmes. Une belle découverte. IsaH 

"Le Goût des secrets" de Jodi PICOULT et Jennifer Finney BOYLAN

Un roman américain, d’une romancière que j’apprécie, Jodi Picoult, des chapitres alternant deux points de vue sur l’histoire, tout pour me plaire ! Mais difficile d’en parler sans spoiler l’intrigue, et je ne souhaite pas dévoiler la révélation faite au milieu du roman (rien que de dire ça, c’est déjà trop!). Une jeune fille, Lily, est retrouvée gisant au pied de son escalier par son petit ami, Asher. Il est assez vite soupçonné, et le roman adopte en parallèle le point de vue d’Olivia, la mère d’Asher, qui raconte les suites policières et judiciaires de l’affaire, et celui de Lily, qui relate les mois précédant sa mort et sa relation avec le jeune homme. Une construction habile qui fait du récit un « page turner ». Asher a-t-il tué Lily ? Le suspense est très bien tenu, le doute envahit même sa mère, victime de maltraitances conjugales et qui cherche (trouve) en son fils des indices qui le rapprocheraient de son père sur ce point. Et puis il aurait un mobile, don...

"Tout le monde aime Jeanne" de Céline DEVAUX

Un samedi soir, je tombe par hasard à la télé sur un film qui commençait, avec Blanche Gardin, que j’aime beaucoup. Vite happée par son jeu et le dispositif scénaristique de la voix intérieure sur des images d’animation hilarantes et pleines de sens, je regarde jusqu’au bout cette histoire de dépression, de deuil et de rencontre, dont j’apprends plus tard que c’est un premier film. Chapeau… Je ne suis pas toujours fan de Laurent Lafitte, mais son duo avec Blanche Gardin fonctionne. Marthe Keller, la mère disparue, Nuno Lopes l'ex portugais, et Maxence Tual le frère affectueux, sans oublier les enfants, chaque acteur est parfaitement choisi et joue sa partition. Il y a bien quelques longueurs, mais aussi des images sublimes de Lisbonne, et surtout le visage changeant de Blanche/Jeanne, tour à tour beau ou ingrat, avec son regard inimitable, entre désespoir et ironie ; on retrouve, en moins trash, la Blanche qu’on connaît sur scène. A noter que c'est la réalisatrice elle-mê...

"Quichotte" de Salman Rushdie

Toute ma vie de lectrice, j’étais passée à côté de Salman Rushdie, son œuvre m’était comme masquée par le « bruit » de l’ignoble fatwa, et la dimension magique de la plupart de ses récits (ce n’est pas ma tasse de thé) ne m’encourageait pas à le lire. J’en suis venue à l’aborder quand, installé aux Etats-Unis, il a situé ses romans dans ce pays. Intriguée par le résumé de la Maison Golden qui, fidèle à la réputation de Rushdie, semblait foisonnant et plein de références, mais dont les enjeux narratifs étaient clairs et qui a la grande qualité de se dérouler à New York, je l’ai lu avec passion. Et logiquement, j’ai regardé de près la quatrième de couverture de Quichotte, paru à l'automne 2020 : la promesse d’un road trip à travers les USA, un vieil indien (d’Inde bien sûr) amoureux d’une star de la téléréalité... Bref, j’ai plongé dans ce mastodonte (private joke pour ceux qui l’ont lu) de 430 pages. Et mon esprit cartésien n’a pas résisté à la fantaisie pleine de sens du récit...

"Utopia avenue" de David MITCHELL

  Milieu des années 60, dans le swinging London. Un groupe de musiciens se forme autour d’un manager visionnaire : Elf la chanteuse folk, Dean le bassiste rock, Griff le batteur jazz, et Jasper l’inclassable guitariste. Chacun a déjà connu des demi-succès mais c’est en se réunissant que le génie naît et avec lui la notoriété, d’abord localement en Angleterre, puis sur la scène internationale. C’est cette maturation que le roman raconte, il donne à voir l’esprit de groupe, le mystère de la créativité (trois d’entre eux sont des song writers, et le batteur… bah c’est le batteur), la flamme des concerts, les espoirs et les désillusions, la question de l’argent. Mais en chapitres alternés, ce sont aussi leurs trajectoires individuelles et personnelles qui se dévoilent, des vies traversées par des drames. David Mitchell, auteur de l’excellent et remarqué Cartographie des nuages, signe un roman fort, dans lequel on croise les grands noms de la scène rock et culturelle des  ann...

"Un ciel si bleu" de T.C. BOYLE

  On connaît l’intérêt que TC Boyle porte aux questions d’environnement et d’écologie. Pour preuve des romans comme Un ami de la Terre ou Après le carnage .  Avec Un ciel si bleu , il monte d’un cran et nous livre la vision alarmante et à très court terme de notre avenir qu’il juge condamné. Habilement, il choisit de camper son intrigue dans deux états symboles de l’Amérique : d’un côté la Californie, chaude et incendiée, mais concernée, à l’image de Cooper, entomologiste éco-anxieux qui convainc sa mère de cuisiner des insectes plutôt que de la viande ; de l’autre la Floride, chaude et inondée, mais insouciante, comme sa sœur Cat, partie s’installer avec son amoureux à Miami et qui tente de percer comme influenceuse. Au grand dam de son frère, la voilà propriétaire d’un python, qu’elle utilise comme un accessoire de mode…   Dans une succession croisée de chapitres, les alertes puis les catastrophes climatiques s’abattent sur ces personnages, dans une prog...

"California Girls" de Simon LIBERATI

Los Angeles, début des années 70. Dans une villa de Hollywood, Sharon Tate et son groupe d'amis sont assassinés sauvagement par un commando de jeunes gens embrigadés par le gourou Charles Manson. Ce fait divers a marqué l'histoire à plus d'un titre : l'atrocité du massacre, perpétré en partie par des jeunes filles, le fait que Sharon Tate était la compagne de Roman Polanski et surtout qu'elle était enceinte. Simon Liberati reconstitue les heures et les journées qui ont précédé et suivi le massacre, et détaille longuement ce qu'il imagine de celui-ci. Les points de vue adoptés sont tour à tour ceux des victimes et surtout ceux des tueurs, aux profils divers, mais tous sous l'emprise totale de leur gourou. On a beaucoup dit que ce massacre avait signé la fin de l'ère hippie. Mais dans cette "secte", l'idéologie, sinon le mode de vie, n'a pas à grand-chose à voir avec le flower power : haine des "nègres", qui causeraient la pert...

"Jour de ressac" de Maylis de KERANGAL

Faux polar, vrai récit introspectif, réaliste évocation du Havre… Des trois axes du dernier roman de Maylis de Kerangal, je retiens le dernier, le seul qui m’a capté (car c’est une ville que je connais bien), et sans lequel je ne serai sans doute pas allée au bout des pages. On le sait, Le Havre et son architecture rythmique est un pur décor de film, la ville est ici un personnage à part entière, riche en nuances de caractère : tour à tour portuaire, urbaine ou balnéaire, elle aide l’héroïne à avancer ou se dérobe et la perd. Les déambulations qui forment le récit, et c’est notable, sont exactes dans leur enchaînement (mais peut-être a-t-elle introduit un « fake » : je ne reconnais absolument pas le cinéma dont elle parle et le passage dans lequel il se trouve).  Reprenons… L’intrigue du faux polar est tout de même trop convenue pour s’y accrocher plus que les quelques pages du début. Et pas de résolution à la fin, bon, pourquoi pas. Le récit introspectif a quelques fulgurances,...