30 novembre 2009

Plus d' Herbes folles en 2012




Vu coup sur coup deux films de cinéma...


Alain Resnais : rythme atypique d'une histoire inattendue pleine de trous, recherche formelle, aucun "psychologisme", acteurs décalés.
Roland Emmerich : enchaînement roboratif de tous les poncifs du film "fin du monde", effets spéciaux scotchants et jubilatoires, bons sentiments, acteurs efficaces.

Deux films de "cinéma", quoi... Car les deux sont à voir sur grand écran et résisteront mal (voire très mal) au visionnement sur DVD, téléchargements sur ordi et grande soirée sur TF1 ou Canal +...
Isabelle

PS : et puis j'aime bien André Dussolier ET John Cuzak

22 novembre 2009

"Un pied au paradis" de Ron Rash


Une vraie belle découverte que Ron Rash et son roman Un pied au paradis. Etrange titre d’ailleurs pour un roman noir, très noir, en forme de polar, mais dans lequel la résolution du crime n’est pas le pivot central.

Nous sommes dans les Appalaches, dans les années 50. Les paysans travaillent dur une terre aride, et sont en sursis. Une compagnie électrique rachète une à une toutes les terres pour construire un barrage et inonder à terme le comté. Chacun s’accommode comme il peut de cette perspective.

L’histoire, racontée de différents points de vue, s’ouvre avec Alexander, le sherif, un des rares habitants à avoir fait des études. Appelé sur les lieux d’une bagarre, il réprimande Holland Winchester, un héros de la deuxième guerre mondiale, un peu déboussolé depuis son retour. Quelques jours plus tard, Holland disparaît sans laisser de traces. Sa mère est persuadée qu’il a été tué. Alexander va mener l’enquête, à sa manière, désabusée mais tenace. Son intuition et ses soupçons se portent rapidement sur les voisins d’Holland, Amy et surtout son mari Billy.

Les éléments sont en place pour une véritable tragédie familiale et rurale : un drame de l’amour, de la jalousie et de la filiation chez des gens simples que Ron Rash décrit à merveille, tout comme la nature âpre et rude qui les entoure.
L’histoire est racontée en 5 chapitres, du point de vue des personnages principaux, le shérif et son adjoint ouvrant et clôturant le récit. Seul Holland n’a pas la parole… Chaque récit adopte le langage et le phrasé de ses personnages,

C’est un roman vraiment formidable, ancré dans une époque, les années 50, et un lieu, l’Amérique rurale, mais qui a une portée véritablement universelle dans les sentiments qui animent les personnages. Un beau fleuron de la littérature sudiste, à qui la traduction semble faire honneur, mais qu’on préfèrerait arriver à lire en version originale.
IsaH