29 août 2010

"Le bruit des glaçons" de Bertrand Blier



Il faudrait voir ce film sans rien en savoir à l'avance, et c'est impossible avec le battage médiatique qui a accompagné sa sortie. L'effet de surprise du pitch ne peut donc pas fonctionner, et le film en pâtit. J'ai trouvé la mise en place de la situation plutôt laborieuse du coup, puis me suis laissée entraîner dans la mécanique assez bien huilée du récit.


Le casting, on l'a dit partout, est impeccable ? Oui... à part Dujardin. Il est nettement en dessous de ses acolytes. Il s'applique pourtant, il a l'air tellement content de jouer pour Blier, mais las... il n'habite pas le personnage, il joue en surface, là où Anne Alvaro, et même la jeune actrice qui joue Evguenia, la copine russe du héros, sont profondes en quelques scènes, et émouvantes. Non, Blier n'est pas misogyne, son héros masculin est un crétin (c'est lui-même qui le dit), et finalement choisir Dujardin, acteur superficiel, pour l'incarner, renforce peut-être son propos, mais dessert l'adhésion au film...


Myriam Boyer et Albert Dupontel, en salopards de cancers, sont parfaits et quelques dialogues font vraiment mouche, à défaut de faire vraiment rire. Le propos (la perspective d'une mort prochaine) est sombre, la fin est faussement "happy", sur le fond et la forme du film, rien à dire. On est pourtant très loin des Valseuses et de Buffet froid, car Blier n'a plus les acteurs pour jouer avec la folie et la liberté nécessaires. Et c'est ce qui donne un côté "roublard" assez désagréable au film, malgré de belles fulgurances.




IsaH

14 juin 2010

Lectures d'été






J'avais pris dans mes valises deux de mes auteurs anglais préférés : Nick Hornby (Juliet, naked) et William Boyd (Orages ordinaires). Petite déception pour les deux.




Boyd s'essaie au thriller sans convaincre totalement. L'histoire est cousue de fil blanc, son héros, Adam, se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment : venu rapporter à un homme croisé au restaurant la mallette que ce dernier avait oublié, il assiste quasiment en direct au meurtre de l'homme et voit sa vie basculer : poursuivi par des tueurs qui veulent le faire taire alors qu'il ne sait rien, il devient SDF pour leur échapper (au passage, petit couplet un brin passéiste sur notre "traçabilité" via les portables, internet, les cartes bancaires et autres gadgets) et va mener l'enquête... L'intérêt principal du bouquin est l'évocation de Londres et de sa population underground, mais on se fiche totalement de ce qui arrive au personnage...




Hornby est en terrain connu. Comme toujours son héros, Duncan, est un quadra féru de rock, et plus particulièrement fan de Tucker Crowe, chanteur génial devenu culte après avoir brusquement arrêté sa carrière au milieu des années 80 et disparu de la circulation, ouvrant la voie aux rumeurs les plus folles. Annie, qui partage la vie de Duncan dans une petite ville d'Angleterre, oscille entre résignation devant cette passion chronophage et exclusive qui maintient le couple dans une sorte d'entre-deux sans responsabilités ni projets, et amertume de ne pas avoir d'enfant. Joli personnage féminin, plein d'humour, et qui un jour, par le plus grand des hasards (enfin pas tout à fait mais je ne vais pas tout vous raconter), réalise le rêve de Duncan : entrer en contact avec Tucker Crowe...


D'où vient cette petite frustration à la lecture ? Tout y est, pourtant : les références rock, les interrogations existentielles des 3 personnages qui chacun à leur manière vivent en décalage par rapport à la société, les dialogues qui font mouche... Je ne saurai dire, mais on est loin de Haute fidélité et de Pour un garçon. Ca reste tout de même très bien, je vous le conseille.


Isa

Les sans papiers au cinéma

Vu deux films sur le sujet des sans papiers, traités sur le mode de la comédie : Les mains en l'air de Romain GOUPIL et Les Invités de mon père d'Anne LE NY.


Une bande de gamins monte un plan type club des cinq pour sauver de l'expulsion leur copine tchétchène, l'adorable Milana. Manichéen, militant, le film décolle un peu grâce aux enfants, assez convaincants et tellement mignons... La vraie bonne idée c'est le "flash forward" qui fait parler 60 ans après les faits les deux héros principaux de l'histoire, Milana et son copain. Là on est tout à coup dans l'humain d'une histoire d'amour inaboutie, contrariée par la bureaucratie. Un moment d'émotion qui clôt un film un peu facile.

Une vraie histoire d'amour c'est aussi ce que raconte le film d'Anne Le NY. Cette fois c'est un brave grand-père veuf (Michel Aumont) , qui dans la logique d'une vie de militantisme de gauche, se met en tête d'accueillir une jeune mère et sa fille sans papiers. Mais la jeune mère, Tatiana, est une bombe et il tombe amoureux d'elle, déclenchant la panique parmi ses deux enfants : Karine Viard, bobo pleine de bons sentiments, finit quand même par trouver saumâtre de se faire déshériter au profit d'une quasi inconnue. Fabrice Luchini, le cynique avocat parisien sans morale, défend bec et ongles les intérêts de la famille. On ne saura pas vraiment si Tatiana est une véritable intrigante (voire une criminelle) ou si, hélas habituée à se battre pour sa survie, elle cherche simplement à améliorer son sort et celle de sa fille. Au fil des scènes toutes plus hilarantes et jubilatoires les unes que les autres, on comprend son point de vue, celui des enfants et on passe un excellent moment, à rire et à réfléchir !

Comme dans le film de R.Goupil, il reste au final un vieil homme meurtri, réconforté par son fils. Cette histoire aura au moins eu le mérite de les rapprocher.


IsaH

La sélection de Charlotte (3)

(Re)lire Camus

Lu, il y a certain temps déjà pour satisfaire une obligation scolaire, j’avais laissé Camus au bord de la route.
Et puis, commémoration oblige (est ce un bien ou un mal, je vous laisse choisir…), me revoilà plongée dans les livres de Camus… Caligula, l’Envers et l’endroit, le Malentendu, l’étranger … Quelle révélation !
Comment ai je fait pour ne pas le redécouvrir plus tôt ? Lire Camus est une nécessité.
Un écrivain qui met des mots simples sur des sentiments profonds que l’on n’ose dévoiler ou qui nous traverse comme un effroi et qui nous laisse vide, face à la question existentielle : comment vivre sa vie en se sachant mortel ? Et pourtant, se dessine derrière cette profondeur, une pointe d’espoir, un bonheur palpable…

On se sent moins seule avec Camus à nos côtés…

Les âmes sœurs de Valérie ZENATTI

Lila, héroïne livre, photographe, deuil
Emmanuelle, mariée, 2 enfants, travail

Comment la lecture d’un livre ouvre à l’introspection, donne les réponses à sa propre vie ?
Comme un instant hors du temps… où l’on se dit que tout est possible , que l’on peut changer sa vie. On se retrouve, comme Emmanuelle, à avoir peur de terminer ce livre, de se retrouver confronter à la réalité, peur de finir et de ne rien changer, que chacun reprenne sa vie insatisfaisante et pourtant…

Quel courage, et nous on change quoi ?

La sélection de Charlotte (2)



Netherland de Joseph O'NEILL

Poussée par l’esprit « Obamasien », je m’attelle à la lecture de ce phénomène littéraire…
Sentiment très partagé…
Atmosphère américaine du traumatisme du 11 septembre, du rêve américain, de l’après Bush et de sa critique… Ecriture travaillée.

Portait critique d’une Amérique et en même temps, roman patriotique. Même si le personnage principal est anglais, domine la sensation de fierté de ce pays où tout paraît possible, presque du nationalisme… ?

Peut être la réponse à la question (si discutable ?) de ce qu’est l’identité nationale… américaine.




La disparition de Paris et sa renaissance en Afrique de Martin Page

A la lecture du titre… l’envie monte…

Livre assez déroutant où l’on a l’impression de planer au dessus de la vie réelle… et pourtant, on est ancré dans un Paris, à l’atmosphère si bien décrite, actuel à suivre les traces de Mathias, fonctionnaire de l’hôtel de ville de Paris écrivant les discours du maire… qui se trouve confronté à une mission particulière, tellement particulière…

Il ne faut rien dévoiler (je conseille même de ne pas lire la quatrième de couverture avant de lire ce livre… oui, je sais, c’est difficile) car tout est tendu, sur un fil jusqu’au dénouement final…

Il faut garder du mystère et se laisser entraîner dans cette histoire passionnante, qui apporte une réponse originale, mais pleine de sens, à la commémoration… Comment réparer une injustice ?
A découvrir ! Ne peut vous laisser indifférent…

La sélection de Charlotte (1)


Lectures croisées : L’annonce de Marie Hélène Lafon et Les aimants de Jean Marc Parisis

Romans que tout paraît opposer…
L’un dans un univers parisien, feutré, hautain, bobo, intellectuel dans lequel on se souvient d’un amour déchirant et violent.
L’autre dans l’univers agricole où la terre et les traditions prennent toute la place et où l’on assiste à la naissance d’un amour raisonné, et subi…
Et pourtant, une même impression laissée après la lecture… une déception.

La description d’un amour peut être magnifique, peut prendre 1000 pages sans que l’on s’essouffle, sans que l’on veuille laisser passer un mot… Ici, c’est tout autre… des descriptions à n’en plus finir, une atmosphère pesante, une lourdeur et une lassitude…

Déception pour deux ouvrages pourtant bien critiqués par ailleurs…


La légende de nos pères de Sorj Chalandon

Après sa « promesse » (Une promesse, 2006, Grasset) troublante, Sorj Chalandon nous embarque dans la mémoire de nos grands pères, de nos pères…
Dans ce nécessaire (ou dangereux ?) travail (ou devoir ?) de mémoire où l’on se doit de relater cette guerre, de se forger des héros, ces résistants…
Le poids de l’histoire, de la honte de n’avoir rien fait est omniprésent dans ce roman.
Thème ô combien traité dans nombre de romans, et pourtant, la question est posée différemment, ce qui permet au roman de ne pas tomber dans un élan moralisateur et attendu.

A trop vouloir construire des héros, on en oublie les hommes qui n’ont pas eu cette force… et pourtant qui pourrait les blâmer ? Qui ne s’est jamais posé la question : et moi, qu'aurais-je fait, et de se sentir honteux en se rendant compte que peut être on n’aurait pas eu la force de résister…

Une bonne surprise, trop évincé par le controversé Jan Karksi.



La sélection de Cath (3)




L’Intranquille de Gérard Garouste

Le sous-titre « autoportrait d’un fils, d’un peintre, d’un fou » ne ment pas. Garouste raconte le terrible contentieux avec son père, collaborateur et spoliateur des juifs et les désordres psychiques qui en ont partiellement résulté. Il fait également le lien avec sa conception de l’art et de la création. Son histoire personnelle est racontée avec détachement, sans lyrisme ni sensiblerie. Nous rencontrons un homme, porteur d’une culture riche et raffinée (le judaïsme) et d’une sensibilité exacerbée. Cet autoportrait, à la fois sobre et puissant constitue un excellent moyen de (re)plonger dans l’œuvre de l’artiste



Loin des bras de Metin ARDITI

Nous sommes en 1959, en Suisse dans un pensionnat pour la jeunesse dorée. Au moment où commence le roman, l’institut est dans une mauvaise passe, et bien que sa directrice, Mme Alderson fasse l’impossible pour le garder, il semble bien qu’il faille le céder à un groupe américain. D’ailleurs, ce groupe américain souhaite auditionner les membres du personnel en posant 3 questions : Comment sont-ils arrivés à l’Institut ? Qu’est-ce qu’ils feraient différemment s' ils étaient retenus ? Et enfin comment envisageraient-ils leur avenir dans le cas contraire ?. Ce sont ces 3 questions qui vont révéler, en de courts et intenses chapitres l’enfer personnel de chacun des personnages : homosexualité, collaboration pendant la guerre, jeu …
L’arrivée au même moment d’une nouvelle professeure d’italien, meurtrie elle aussi, et autour de qui s’organise petit à petit le roman, dévoilera définitivement les petits secrets de chacun.
Un roman fort, des personnages attachants, et finalement, malgré les fardeaux du passé, de jolies notes d’espoir : la photographie, la danse, ou encore le théâtre sont des échappatoires à la solitude et à l’angoisse.



Cartes postales pour l’enfer de Neil BISSONDATH

Alec, peintre décorateur, doit son succès à son talent et au mythe de son homosexualité,
prétendument assouvie parmi ses nombreuses relations dans les milieux huppés qui forment sa clientèle. Sumintra, une jeune fille qui navigue elle aussi entre deux identités, vient briser cette façade.
Par son mensonge, chacun des personnages pense se protéger et contrôler sa vie telle qu’il entend la vivre.
Mais Alec et Sumintra se rencontrent et entament une liaison torride.
Les masques tomberont-ils ? Alec et Sumintra réussiront-ils à faire craquer la façade qu’ils se sont construits pour suivre leurs penchants ?
Dans un roman, enlevé, drôle même s’il se termine tragiquement, quelquefois coquin, Neil Bissondath pose de nombreuses questions : le secret est-il une liberté ou une prison ? Faut-il plus de courage pour mentir ou pour être soi-même ? La vraie vie ne peut-elle pas être celle qu’on s’invente et son identité celle qu’on se choisit ?

La sélection de Cath (2)






La saga de Youza de Youza BALTOUCHIS

Youza vit dans un village de Lituanie au début du 20ème siècle. Après une terrible déception sentimentale, il décide de s’isoler et de vivre retiré dans une cabane qu’il construit dans un marais éloigné de tout. Avec lui, nous vivons au rythme des saisons et des travaux que la nature impose. Nous voyons surtout défiler les guerres et les révolutions qui agitent cette région tout au long du siècle: qu’ils soient d’un bord ou de l’autre, Youza le solitaire recueille, soigne, cache tous les fugitifs. Jusqu’à ce que…
Une histoire forte, émouvante et dépaysante, qui ravira les amoureux de nature sauvage.
Mais attention : fanatiques d’action s’abstenir


Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage de Maya ANGELOU


Un témoignage d’une force exceptionnelle.
Le récit commence lorsque Maya, âgée de 3 ans, part seule avec son frère aîné vivre dans l’Arkansas chez leur grand-mère. Il se termine alors qu’elle devient mère, à 17ans.
Ce roman initiatique raconte comment Maya, victime de la xénophobie et souffrant d’un complexe d’infériorité se transforme petit à petit en une femme digne, sûre d’elle, capable d’affronter le racisme.
C’est un ami proche, l’auteur James Baldwin, qui lui a enseigné à apprivoiser la douleur en écrivant. Elle a publié 6 volumes de ses mémoires, une dizaine de recueils de poèmes, des livres pour enfants, des essais ; elle est aussi l’auteur de scénarios de films et de pièces de théâtre. Un auteur de tout 1er ordre, donc, dont on pourra également lire « Tant que je serai noire »

La sélection de Cath (1)






Fille noire fille blanche de Joyce Carol OATES

Au coeur des années 1970, dans un collège prestigieux, se rencontrent Genna, descendante du fondateur du collège, et Minette Swift, fille de pasteur, boursière afro-américaine, venue d'une école communale de Washington. Genna n'aura de cesse qu'elle protége Minette de la discrimination raciale des autres étudiantes.
L’Immense romancière américaine nous régale encore une fois.
Comme très souvent, son sujet véritable ne se révèlera que petit à petit : au-delà de la discrimination raciale, il s’agit surtout de montrer l’autodestruction de deux jeunes filles, victimes des idéologies transmises par leurs parents. Et finalement les héroïnes de Joyce Carol Oates ne sont ni tout à fait blanches ni tout à fait noires, mais toutes en nuances


Lark et Termite de Jayne Ann PHILIPPS

Quatre voix, provenant de la Corée du Sud en 1950 et de la Virginie occidentale en 1959, révèlent des secrets d'aliénation, de solitude, de paternité et de filiation : celle du soldat Leavitt à l'agonie, celle de Nonie, sa belle-soeur, qui a élevé sa nièce et son neveu, celle de Lark, une adolescente qui veut garder près d'elle Termite, son frère handicapé mental et moteur, et celle de Termite.
Attention : ce roman est une pure merveille : il mérite largement que l’on s’accroche un peu au début.
Ce récit polyphonique où les sensations règnent en maitres, où la générosité et l’amour triomphent de la haine et de guerre fait évidemment penser à Faulkner et s’inscrit dans la lignée des grands romans du Sud

24 janvier 2010

"Les chaussures italiennes" d'Henning Mankell


Le dernier ouvrage d’Henning Mankell « Les chaussures italiennes » n’est pas un roman policier. Vous n’y trouverez donc pas Kurt Wallander mais toujours la Suède en beauté bien présente avec son climat qui flirte avec le zéro et les températures négatives, ses ilôts perdus semblent-ils.
Il nous raconte l’univers d’un chirurgien brisé par une faute professionnelle, qui s’est exilé depuis 10 ans sur une île, dans le froid, dans la glace, avec comme seul contact humain le facteur, hypocondriaque jusqu’à la pointe des cheveux. Sa non-vie volontaire rythmée par des immersions quotidiennes dans l’eau glacée, sera chahutée par l’irruption d’une femme issue de son passé. Elle aussi en marge de sa propre vie, s’obstinera à le questionner, à le pousser malgré lui à revenir à une autre forme de vie, aux autres et le sortira littéralement de son trou de glace.
Les personnages forts, rudes comme le climat, nous offrent une belle réflexion sur la famille, le sens de la vie et l’approche de la mort. Vraiment c’est à lire d’urgence si possible au coin du feu, le chat sur les genoux, un verre d’aquavit à la main peut-être, mais surtout, surtout avec une belle paire de chaussures aux pieds car « Quand la chaussure va, on ne pense pas au pied ».
Anne

"Et que le vaste monde poursuive sa course folle" Colum McCann


Il y a eu tant de critiques élogieuses, tant d'analyses intelligentes faites sur ce livre, que je ne viendrai pas apporter ma pauvre contribution. J'ai juste besoin de dire : lisez ce roman vertigineux de cet auteur irlandais surdoué installé à New York. Car c'est bien cette ville qui vibre, pleure, doute et se cherche à travers les multiples personnages du roman ; personnages singuliers mais indéfectiblement liés qui vont se croiser en cette journée particulière d'août où un funambule, tel un ange, va relier les 2 tours du World Trade Center. Un artiste en apesanteur et des héros du quotidien pour qui l'auteur a beaucoup d'amour nous livrent leurs batailles et leur humanité. Superbe !
Marie-Danièle

"La tête en friche" de Marie-Sabine ROGER


Un livre de 2008 qui d’entrée nous réconcilie avec le genre humain, « La tête en friche » de Marie-Sabine Roger. Un petit ouvrage sans prétention qui raconte une belle rencontre dans un jardin public entre Germain, armoire à glace un peu « simple » et Margueritte, octogénaire poids plume. Tous deux comptent les pigeons du jardin et vont s’adopter autour des livres qu’elle lui fera découvrir à haute voix et qui révèleront chez lui des sentiments et des émotions inconnus. L’écriture est simple mais le propos est riche. Dans le cerveau de Germain les phrases, les mots vont germer en un monde infini de possibles. Une ode à la lecture et à l’humanité.
Anne