23 septembre 2012

Ma vie précaire d'Elise FONTENAILLE

 Un beau jour, Elise vide son appartement sur le trottoir, rend les clés, et s’en remet au hasard ( dit-elle) pour son avenir. Elle a de nombreux amis.
Quelle déception que  cette lecture !! Là où l’on s’attend à trouver une expérience forte, des questionnements, on ne trouve, dans une première partie, qu’une succession d’hébergements chez des bobos (artistes, psychanalystes, « médecins intellos »...) dans des maisons au Cap Corse ou dans des villas en bord de mer en Bretagne. La déchéance, quoi… La narratrice, en rupture, a quand-même 650 € par mois pour se loger, sans travailler.
On ne sent jamais ni désarroi ni griserie d’avoir ainsi largué les amarres. On a surtout l’impression qu’elle joue les femmes bobo-intello-libérées en s’offrant de jeunes conquêtes qui toutes la trouvent irrésistibles. C’est léger, superficiel, bâclé, même si Elise ne perd aucune occasion de nous rappeler qu’elle est « écrivain ». Elle fait bien d’ailleurs, car rien ne nous permet de nous en apercevoir. Elle fait même des fautes de conjugaison ( « pendant que tu te vêtis »..).
Les derniers chapitres dans lesquels elle essaie de nous dire qu’elle était brisée et qu’elle se reconstruit lors de la cérémonie qui fait de sonpère un Juste tombe comme un cheveu sur la soupe.
Bref, pour moi, c’est incohérent, prétentieux, et mauvais.
Catherine

17 septembre 2012

2 Broke girls (série)

Max, la brune, est serveuse dans un deli de Brooklyn la nuit et baby-sitter dans l'upper east side le jour, elle tire le diable par la queue depuis l'enfance, mais s'en sort grâce à un caractère bien trempé...
Caroline, la blonde, est une riche héritère de Manhattan, enfin était, car son papa se retrouve en prison à la suite d'une escroquerie de type Maddox... Perchée sur ses hauts talons, traînant une valise improbable (et un cheval, oui oui), Caroline échoue dans le deli où travaille Max et s'y fait embaucher. Entre les deux, le coup de foudre amical arrive vite.
Improbable ? Pas tant que ça. Car si Caroline a le physique et le passé de Paris Hilton, elle déborde d'une énergie positive et d'une envie de s'en sortir qui bluffent Max. Et celle-ci, qui l'accueille sans chichis dans son appartement , montre à Caroline une solidarité que ses anciennes copines ont bien vite oublié suite à sa disgrâce. Ensemble elles vont monter une entreprise de vente de cupcakes. A Max le savoir-faire culinaire, à Caroline le sens des affaires !
Tout fonctionne dans cette série, l'abattage des filles est communicatif, les personnages secondaires, ingrédients indispensables de toute bonne sitcom new yorkaise, sont savoureux : le patron du deli est un tout petit asiatique qui essaie désespérement d'appliquer des recettes marketing hors de propos, le cuisinier russe est salace à souhait, et le caissier est un black de 75 ans philosophe à ses heures. Tout ce petit monde cosmopolite est la quintessence de NY (oui on voit de vieux messieurs faire le ménage dans les fast foods...), jusque dans les accents qui s'entrechoquent. Ca va vite, les dialogues sont pétillants, une vraie réussite.
IsaH

Camille redouble de Noémie LVOVSKY

Un "feel good movie", "Camille redouble" ? Pas si sûr... Quand on a la nostalgie de son adolescence, ça peut même foutre un sacré coup au moral... Mais bon, reconnaissons la force des émotions qui nous assaillent à la vue de cette quadra alcoolo et dévastée  replongeant, par un voyage dans le temps, dans le quotidien de ses 16 ans. Faut-il refaire tout pareil, sachant ce que la vie se chargera de vous infliger ? Le film est un peu redondant à force, creusant toutes les pistes de cette idée (le rapport aux parents, la dramaturgie peut-être inutile de la mort annoncée de sa mère, l'amour de jeunesse dont on sait qu'il vous quittera dans 25 ans, la grossesse à 16 ans etc... ). Mais c'est vrai que la vitalité de l'actrice, son choix audacieux et réussi de garder la  tête et la silhouette de ses 40 ans pour incarner l'ado qu'elle fut, font qu'on ne boude vraiment pas son plaisir.
IsaH

10 septembre 2012

Un concours de circonstances d'Amy WALDMAN

Que se passerait-il si... ? La fiction interroge souvent le réel en changeant le cours de l'histoire et en inventant d'autres conséquences aux faits. En l'occurrence, que se serait-il passé si l'architecte, désigné pour réaliser le mémorial du 11 septembre au terme d'un concours national préservant l'anonymat des candidats, était un musulman ? Lorsque son nom, Mohamad Khan, est dévoilé au jury, composé d'artistes, de personnalités politiques et de représentants des victimes, c'est la stupeur, vite maîtrisée par le politiquement correct ou une réelle ouverture d'esprit pour certains, mais provoquant des réactions indignées teintées de racisme pour d'autres. Comment gérer cette affaire ? Faut-il faire fi de la procédure totalement transparente du concours en classant le second, dans le plus grand secret des délibérations ? Ou faut-il laisser faire, en affrontant le séisme national que provoquera immanquablement cette désignation... De ce point de départ, Amy Waldman va tricoter avec habileté l'enchaînement implacable des faits, chaque personnage incarnant un point de vue. Elle a l'audace de ne pas faire de Mohamad Khan un homme et un personnage inattaquables. Jeune homme ambitieux et totalement laïc, il tient au prix et à son projet et ne prend pas la décision qui pourrait tout "arranger" : se désister. On comprend son point de vue, mais au fil du roman et des répercussions toujours plus folles et plus violentes, il se transforme en un personnage de plus en plus opaque. Le final est très troublant, finir un tel roman était une gageure, réussie par Amy Waldman, journaliste s'essayant à la fiction avec un réel talent.
IsaH

Du vent dans mes mollets de Carine TARDIEU

Un joli film sur l'enfance, avec des défauts, de la fraîcheur et une fin (un peu trop) tire-larmes. Les adultes sont un poil caricaturaux, mais tout passe quand même bien, grâce aux deux gamines, plutôt naturelles chacune dans leur registre. Quelques  trouvailles visuelles et une bande-son joliment illustrative (Babooshka de Kate Bush) sans oublier une des plus belles chansons sur l'enfance pendant le générique de fin,  j'étais clouée sur le siège de la réentendre...
IsaH