26 août 2013

Après le carnage de T.C.BOYLE

J'avais loupé l'avant-dernier roman de T.C.Boyle, America, je n'ai pas laissé passer Après le carnage et je ne le regrette pas, comme toujours avec cet auteur rock'n roll et surprenant. Il reprend un thème qui lui est cher,  la défense de l'environnement, à travers deux personnages bien dessinés, incarnant l'un et l'autre deux approches radicalement opposées.  Alma est une scientifique intègre, austère et rigide qui veut coûte que coûte préserver le fabuleux biotope des Channel Islands, ce petit miracle d'archipel au large de Santa Barbara, Californie.  Dave est un notable cool (oui en Californie ça existe...), riche commerçant et ardent défenseur des animaux. On pourrait croire qu'ils ont tout pour s'entendre. Il n'en est rien ! Car Alma a le projet d'exterminer les rats qui ont envahi les Channel Islands et menacent leur faune unique, et  Dave ne supporte pas qu'on tue le moindre animal, même aussi répandu et nuisible que le rat, fût-ce pour en sauver d'autres plus rares. La guerre sera sans merci, vraiment sans merci, car les deux personnages sont des extrémistes...  Grâce à une construction du récit éclatant, mais de façon fluide, la chronologie, on va petit à petit apprendre leur histoire personnelle. Celle de la lignée des femmes fortes qui ont donné vie et façonné  Alma est particulièrement émouvante et éclaire ses motivations.  Et surtout, T.C. Boyle se fait dans ce roman "nature writer". La description, l'évocation des Channel Islands et de leur histoire, l'océan omniprésent, menaçant et magnifique donnent à ce roman une ampleur sans égale. Et Après le carnage se lit sans une seconde d'ennui tant l'écriture de TC Boyle brille également dans les dialogues tout autant que dans les scènes d'action.
IsaH
 

25 août 2013

Secondes chances de Charity NORMAN

Le roman s'ouvre sur la détresse d'une mère au chevet de son petit garçon de 5 ans qui est dans le coma après être tombé du balcon, une nuit. Comment est-il tombé ? Voilà ce que le lecteur ne sait pas et que Martha, sa mère, ne veut pas dire aux médecins,
 
Quelques mois plus tôt, Martha a convaincu sa famille de quitter l'Irlande pour la Nouvelle Zélande pour sauver le couple qu'elle forme avec Kit et tout recommencer à l'autre bout du monde. Kit, en effet, a perdu son job et sombre dans la dépression et l'alcoolisme.
 
Dans la maison paradisiaque qu'ils achètent, au milieu d'une nature luxuriante et sauvage, faisant petit à petit leur la culture maorie, Kit revient à la vie et les jumeaux de 5 ans s'éclatent, mais pour  Sacha, l'ado de 17 ans qui a dû tout quitter contre son gré, c'est une autre affaire.  Fallait-il sacrifier Sacha pour sauver Kit ?
Les légendes locales répondent en miroir à l'intrigue, pleine de suspense, qui se trame,
Un roman haletant, facile à lire, et qui pour autant ne manque ni de finesse ni de profondeur.
Il donne même envie de lire le 1er de l'auteur : « Tu seras notre enfant ».
Cath
 

L'homme qui savait la langue des serpents de Andrus KIVIRAHK

Dans un moyen âge totalement fantaisiste, au Nord de l’Europe (en Estonie pour être exact), les quelques hommes de la forêt qui savent encore la langue des serpents (les « bons sauvages ») sont en voie de disparition et menacés par les hommes de fer (les guerriers), les moines  et les villageois qui ne jurent que par l’agriculture et le progrès. La grande Salamandre ailée, qui veillait sur leur civilisation, s’est endormie il y a des siècles dans un endroit connu d’elle seule, et il faudrait la réveiller pour sauver la tradition d’un progrès envahissant.
Leemet, jeune garçon et dernier pratiquant de la langue des serpents la plus pure se sent investi de cette mission, tout en étant irrésistiblement attiré par le village (et ses villageoises)… 
L’auteur, au travers de cette quête concocte une parodie d’héroïc fantasy, où l’on trouve des femmes amoureuses d’ours libidineux, des serpents qui invitent les hommes à hiberner dans leur terrier, ou des australopithèques éleveurs de poux domestiques géants. Inutile de dire que l’imagination et l’humour, l’ironie en particulier sont au rendez-vous….Et pourtant…Le message délivré par cette fable semble bien pessimiste. Mais n’en disons pas plus : il faut ABSOLUMENT lire « l’homme qui savait la langue des serpents ».
 Cath