Isa
06 novembre 2006
"Les choses s'arrangent mais ça ne va pas mieux" de Kate ATKINSON
Isa
08 octobre 2006
"Mangez moi" d'Agnès DESARTHE
C’est pourtant dans cette aventure que se lance Myriam, femme ô combien mystérieuse, qui vit entre rêve et réalité et que l’on découvre au fil du roman : comment en est elle arrivée là ? Quel est ce lourd secret qui l’empêche d’avancer ?...
Des personnages, plus savoureux les uns que les autres, vont égayer ce quotidien difficile : Simone et Hannah, deux fidèles clientes, Ben le serveur parfait, Vincent le voisin fleuriste, Ali le cultivateur si particulier…
Agnès Desarthe nous offre ici un roman déroutant où se mêlent les petits soucis du quotidien et les rêves loufoques de l’héroïne. L’écriture d’Agnès Desarthe est tantôt légère, tantôt grave, tantôt empreinte de réalisme, tantôt philosophique… Ce roman nous livre le parcours d’une femme en repentir qui veut se reconstruire et nous pousse à nous interroger sur nos propres vies.
A découvrir !! Bon remède contre le blues et le pessimisme !!
02 octobre 2006
"Marge brute" et "Gagner sa vie"
Si Laurent Quintreau dresse en onze scènes un compte rendu hallucinatoire de deux heures d’un comité de direction dans une grande entreprise de com, Fabienne Swiatly nous livre en treize tableaux le curriculum vitae d’une vie d’emplois successifs, qu’on devine être la sienne. Fable caustique et mordante d’un côté, récit réaliste et émouvant de l’autre…
On découvre l’héroïne de « Gagner sa vie » au carrefour de son orientation scolaire : « J’ai dit littérature, ils ont répondu gestion commerce. Pas assez douée pour la voie littéraire. Préparer le bac pour une fille d’ouvrier, c’est déjà bien ». Adolescente rebelle, elle fuit une vie ordinaire toute tracée. Et chaque chapitre égrène, au fil des années qui passent, les différents emplois occupés, tout aussi mornes et difficiles à supporter que le quotidien qu’elle a fui : trieuse de dattes, serveuse de restaurant, secrétaire… On ne sait rien d'autre de sa vie, si ce n’est qu’elle bouge dans la France entière et qu’elle essaie de choisir sa vie. Jusqu’à rattraper son envie d’ado : l’écriture, par la voie des ateliers. On la quitte quadragénaire pensive, qui vient de se mettre à son compte et réfléchit à « ce qu’il en coûte de gagner sa vie »… J’ai été très touchée par les premiers chapitres de son récit, cette difficulté à sortir de son milieu, cette capacité à endurer des emplois difficiles et mal payés en aspirant à autre chose. Cela m’a fait penser à ce très beau film, "La vie rêvée des anges". Est-ce, bizarrement, parce que cela finit bien, que le récit perd en intensité ? Il me semble qu’elle a moins bien traité la réussite de sa vie professionnelle.
Laurent Quintreau a davantage séduit les critiques, c’est normal, son livre est plus flamboyant, plus brillant, sans doute plus réussi, mais dans un registre plus facile : l’attaque en règle du monde des grandes entreprises, et la cruauté des fusions-acquisitions, qui obligent à dégraisser à tour de bras.
Il est 11H : le comité de direction d’une grande entreprise de communication se réunit, sous l’égide du directeur général, l’ignoble Rorty. Il est question de licenciements, du surpoids de la standardiste, si préjudiciable à l'image de l'entreprise, du solarium qui se construit sur le toit, et dont tout Paris va parler… 11 monologues intérieurs vont se succéder, dans une sorte de logorrhée où se mélangent le fil de la réunion, ressenti par chacun des protagonistes, et les obsessions, peurs, désirs et lâchetés qui traversent leur esprit. Cela donne des chapitres sans pratiquement aucune ponctuation, des pages pleines, écriture qui peut donner le pire comme le meilleur. Là on accroche, l'auteur maîtrise le procédé. Il raffine encore (trop?) les choses, en plaçant son récit sous le signe de Dante et de la Divine Comédie. 9 cercles dans l'enfer, 9 monologues, 1 au Purgatoire, 1 au paradis, et il s'appelle Alighieri… Ca n'apporte pas forcément grand-chose, mais ça fait chic… L'humanité décrite n'est pas reluisante, et au fond la charge porte davantage sur la nature humaine que sur le capitalisme triomphant. Mais après tout, ses mécanismes implacables ont été inventés par les hommes…
"Kafka sur le rivage" de Haruki Murakami
Kafka Tamura, jeune adolescent de 15 ans, abandonné par sa mère et qui vit seul avec son père, fuit son domicile de Tokyo pour échapper à la prédiction selon laquelle il tuerait son père, coucherait avec sa mère et sa sœur.
Ce jeune Œdipe, grand lecteur des œuvres classiques, va trouver abri et paix dans une bibliothèque particulière d’une contrée du sud du pays et va y rencontrer la mystérieuse Saeki…
Parallèlement, un vieil homme retardé mental après un long coma, et qui ne sait plus communiquer avec les hommes mais sait parler aux chats, va lui aussi prendre la route, poussé par une mystérieuse mission à accomplir.
Kafka va naviguer et entraîner le lecteur dans un univers onirique où les personnages qui l’entourent n’ont pas forcément de vraisemblance psychologique mais vont être les jalons de sa quête.
C’est remarquablement bien écrit. J’ai été captivée par la densité des personnages, la force spirituelle du récit, la manière originale et intelligente qu’a utilisée l’auteur pour amener son héros vers l’âge adulte.
C’est très beau !
Marie-Danièle
23 septembre 2006
"La Petite fille de Monsieur Linh" de Philippe CLAUDEL
Dans son dernier livre il nous happe encore en 160 pages merveilleusement écrites et loin des gros pavés de l'été. On le lit d'une traite, on a envie de le recommander à tous mais sans en dire trop. Offrez le comme on me l'a offert, mais sans rien dire !!
Aussi je suis bien ennuyée car j'ai envie de vous en parler, de vous « l'offrir » sans rien dévoiler... Pour une critique c'est plutôt mal vu et je vais me faire virer du Blog moi…!
Alors quelques pistes pour vous attirer on y parle de déracinement, de solitude, d'amour et d'Amitié (avec un grand A), en dehors du temps, dans un lieu non précisé, mais dans une réalité bien actuelle. C'est une vraie rencontre entre 2 personnes qui ne peuvent même pas se parler.
Je ne suis pas sûre de ce que vous ressentirez à la lecture de ma critique mais franchement allez-y lisez-le et vous comprendrez : je suis sûre que ce livre vous plaira et résonnera longtemps en vous.
Ann
18 septembre 2006
"Les Autres" d'Alice FERNEY
Une soirée en famille. Théo fête ses 20 ans, avec sa mère, son frère, sa fiancée et quelques amis. La grand-mère, centenaire et très malade, est dans son lit, quelque part dans la maison. Le père ne fait que passer. Niels offre à son frère Théo un jeu "Personnages et caractères". Une sorte de jeu de la vérité : on tire des cartes avec des questions plus ou moins personnelles, qu’on choisit de poser à tel ou tel participant. Evidemment la partie de plaisir devient un jeu de massacre, et les secrets, rancoeurs et tensions se révèlent au grand jour.
Un beau roman, sensible et brillant à la fois, à découvrir dans le foisonnement de la rentrée littéraire.
19 août 2006
Lectures d'été
Réussi également, le retour de Ruth Rendell avec Rottweiler, après la déception de son avant dernier opus. Un tueur en série se cache peut-être parmi tous les habitants de ce petit immeuble londonien, saurez-vous le découvrir ?
Et vous qu'avez-vous lu, cet été ??
Une période toujours propice aux gros pavés
11 juin 2006
"Les parallèles de Riemann" de Simon Kuntz
Heureusement pour moi qui ai tout oublié des cours de maths, la 4ème de couverture rappelle ce qu'est la théorie de Riemann : les parallèles suivent en fait une trajectoire courbe, et tôt ou tard, finissent par se rejoindre. On voit bien comment un romancier peut s'emparer d'une telle idée. Simon Kuntz, jeune auteur lorrain, s'y attelle avec un certain talent.
25 mai 2006
"La famille Lament" de George HAGEN
On est embarqué au côté de l'ainé, Will, qui est peut-être le seul à prendre du recul devant toutes ces péripéties, à travers les lettres qu'il envoie à sa grand-mère (un tempérament aussi bien particulier !!). Rien de conventionnel dans cette famille qui cherche le pays idéal, ni ses débuts, ni ses problèmes. Dans cette famille on creuse la terre pour voir les chinois de l'autre côté de la terre… (quelle idée !). Un autre est spécialiste des valves et des robinets…(oui il en faut !). Nous sommes émus, amusés, jamais indifférents car les Lament sont en quête de ce que nous cherchons tous…le bonheur sans la perte des illusions, avec le cœur et l'envie toujours en avant. Alors on traverse leurs épreuves tant géographiques, professionnelles qu'intimes, prêts à tout encaisser, prêts à tout recommencer comme eux à chaque étape.
Alors prenez votre billet et partez avec eux, vous ne le regretterez pas.
Un premier roman original et prometteur.
17 mai 2006
"Commis d'office" d'Hannelore CAYRE
Jusqu'à ce qu'on comprenne que le personnage nous écrit de prison. Il a troqué son appartement confortable contre "une vie à deux avec un type de cent trente kilos qui ronfle au-dessus de mon oreille, dans une studette de neuf mètres carrés avec barreaux, exposée plein sud avec vue sur promenade – à Fresnes." Et finalement, pour des raisons que vous comprendrez si vous lisez le livre, ce n'était pas une si mauvaise affaire…
Quelques introspections vraiment très drôles sur un milieu que l'auteur connaît bien - et oui, elle est avocate pénaliste…
Amélie
15 mai 2006
"Le Pianiste", spectacle avec Robin RENUCCI
Pas de décor : 2 hommes en noir, un piano et un fauteuil pivotant, un subtil jeu de lumière.
Un acteur sobre, droit, digne mais très ému et un grand virtuose de Chopin pour ne plus faire qu’un seul personnage : Wladislaw Szpilman, pianiste juif polonais, rescapé du ghetto de Varsovie.
Des faits terribles, effroyables défilent devant nous, relatés avec pudeur par la voix posée mais ferme de Renucci. Nul besoin d’image pour pleurer devant l’enfant matraqué par le soldat allemand et que le pianiste essaie en vain de sauver, pour pleurer devant la femme qui, de peur que les cris de son enfant ne les fassent prendre, l’étouffe et en devient folle ou devant ces familles entières que l’on fait monter dans les trains de la mort.
Entre chaque épisode, la musique de Chopin vient ponctuer l’intensité du récit.
Pas un mot inutile, pas un geste, pas un déplacement, pas une note de trop, rien qui ne puisse nous détourner du drame.
Pourtant, si le pianiste est sauvé à plusieurs reprises par un soldat allemand et finit par s’en sortir et s’il faut y voir là une lueur d’espoir, la vie peut-elle encore avoir un avenir ?
Et la salle n’était plus que silence et émotion lorsque le piano se referma !
14 mai 2006
"Le Promeneur du champ de Mars" de Robert Guédiguian
13 mai 2006
"Je mourrai pas gibier" de Guillaume GUERAUD
"C’est avec « Je mourrai pas gibier » que les éditions du Rouergue lance leur dernière collection de poche pour ados, DoAdo noir. Un récit noir et sans concessions signé Guillaume Guéraud à qui l’on devait déjà « Cité Nique le ciel ». Depuis toujours à Mortagne, c’est la guerre entre les vignerons et les travailleurs du bois. Issu d’une famille de scieurs, Martial choisit d’étudier la mécanique. Mais la violence du village ne l’épargnera pas. Aussi, le jour où il découvre que son frère et un ami s’en sont pris à Terence, le « pleu-pleu » du village, le seul qui ne soit pas chasseur, Martial décide de se venger sur leur propre terrain. Le jour du mariage de son frère, il emprunte le fusil de chasse de son père." (résumé FNAC.com)
Juste un petit mot sur un livre qui se veut "pour enfants" (pourquoi un livre serait il pour enfants seulement..?? ça c'est un autre débat) .On ne peut le résumer car l'intrigue est rapide, brève mais tellement forte...Livre court, poignant, noir qui ne peut laisser indifferent. On ne peut en sortir indemne...Cela fait plusieurs jours que j'ai lu cet ouvrage et je n'arrive pas à oublier...
Charlotte
06 mai 2006
"L'Age de glace 2"
Les productions de dessins animés Dreamworks et Pixar n'ont qu'à bien se tenir. L'outsider Blue Sky tient vraiment la route. Et nous, autant de créativité et de beauté graphique, on en redemande !
02 mai 2006
"Les charmes discrets de la vie conjugale" de Douglas KENNEDY
Hannah Buchan , fille d’un homme reconnu, mène une existence ordinaire dans une petite ville des Etats-Unis où tout le monde se connaît et s’observe, mais où personne ne s’entraide et où le moindre faux pas est analysé. Mariée à un médecin, mère d’un enfant, sa vie semble toute tracée quand un homme va transformer, insidieusement, son quotidien.
Trente ans après, l’actualité, notamment le 11 septembre 2001, va mettre à nu cette brève liaison et va conduire Hannah Buchan vers une descente aux enfers.
Roman à l’ambiance pesante, épinglant subtilement la société américaine d’aujourd’hui et leurs politiques, qui nous tient en haleine jusqu’au bout, comme D. Kennedy sait le faire. On ne peut sortir indemne de ce roman, des questions sont posées : quelles sont les conséquences de nos actes les plus anodins ? Comment le passé peut il nous rattraper ?
Roman à découvrir et à dévorer !!!!!
"Vous plaisantez, monsieur Tanner " de Jean-Paul DUBOIS
Cette maison doit être rénovée et faire des travaux se révèle être une mission ô combien coûteuse, difficile et truffée d’obstacles, de personnages pittoresques, parfois attachants mais surtout envahissants.
C’est ce que s’attache à démontrer JP Dubois dans ce roman empreint d’humour et d’anecdotes trop vraies pour ne pas être autobiographiques ! Chacun des chapitres de ce roman est un bref instant de vie où se mêlent lassitude, énervement, espoir et relations humaines uniques.
Une écriture simple (parfois simpliste ?) pour un roman léger, court et agréable à lire.
26 avril 2006
"Le Cercle fermé" de Jonathan COE
Après l'Angleterre pré-thachérienne des années 70 ("Bienvenue au club"), Jonathan Coe s'attaque dans ce roman aux ambiguités du blairisme et semble renvoyer tout le monde dos à dos... C'est avec bonheur qu'on retrouve le petit groupe d'adolescents qu'on avait laissés à l'orée de leur vie d'adulte dans le premier opus : Benjamin l'idéaliste et son frère Paul, si différent, Claire et sa soeur Miriam, Doug, Philip et la solaire Cicely, point d'ancrage de toute l'histoire du groupe. A plus de 40 ans, que sont-ils devenus ? Benjamin travaille depuis toutes ces années à écrire ce fameux livre-concept dont il avait conçu l'idée dans "Bienvenue au club". Il est comptable, marié à Emily, et vit toujours dans le fantasme de Cicely, son grand amour de jeunesse, qui l'a quitté après une nuit d'amour inoubliable. Lorsque le roman débute, il vient de rencontrer la toute jeune Malvina, pour qui il ressent de troubles élans. Il lui fait connaître son frère Paul, devenu un député travailliste en vue, plutôt cynique : Malvina devient sa conseillère médiatique, mais tout se complique quand ils tombent amoureux l'un de l'autre. Claire est devenue une jeune femme pragmatique, bien que blessée par la vie. Elle non plus n'arrive pas à surmonter un traumatisme de jeunesse : la disparition de sa soeur Miriam, dont on est sans nouvelles depuis plus de vingt ans. Comme toujours J.Coe va tisser des liens entre tous ces destins, avec habileté (quoiqu'un peu moins qu'habituellement ?). Son roman vaut aussi pour la formidable description de l'Angleterre de Tony Blair à travers les soubresauts de l'histoire des 5 dernières années : la fermeture de Rover, la guerre en Irak. Un livre engagé, par un "déçu du blairisme" : les idéaux passent, au plan collectif, comme au plan individuel. C'est ce que semblent incarner tous ces personnages, qui se débattent entre leurs renoncements et leur attachement au passé. Les personnages de Benjamin et de Claire sont les plus aboutis, les plus attachants. Eux n'ont pas entièrement renoncé, et d'ailleurs Claire a toujours été amoureuse de Benjamin. Ils seraient sans doute heureux ensemble, mais Benjamin ne vit que dans le fantasme romantique et Claire n'aura pas la force de l'emmener dans le monde réel. Cette histoire possible, qui n'est qu'un des éléments du puzzle qui lie les personnages, est une des réussites du roman.
09 avril 2006
"Lunar Park" de Bret Easton ELLIS
Ellis n'y va pas de main morte, comme on dit. Mais on se laisse malgré tout embarquer, car il n'a pas son pareil pour écrire les scènes "à faire" : réceptions mondaines et décadentes décrites par le menu, lutte du héros contre le démon de la drogue. On sent bien sûr que le petit Bret cherche aussi à régler la question du père (le sien) et de la paternité (la sienne), mais j'ai lu plus émouvant sur le sujet. Il est à mons sens plus convaincant dans l'évocation du cadre de l'histoire, à savoir les banlieues américaines ultra-chics : des couples de façade obsédés par la réussite, des enfants soi-disant hyperactifs, rendus amorphes et dépendants au xanax, mais soumis dès leur plus jeune âge à la compétition. La réunion des parents d'élèves de l'école privée de la ville est un des grands moments du roman, bien plus terrifiante que les quelques scènes de grand-guignol fantastique qu'Ellis nous inflige...
J'ai quand même le sentiment qu'il tourne un peu en rond, creusant sans fin ses obsessions. C'est extrêmement habile, avec suffisamment d'autodérision pour qu'on ne s'agace pas trop de cet enfant gâté et nombriliste et qu'on ne jette pas le pavé à la moitié. La critique a dit que c'était le roman le plus abouti d'Ellis. Peut-être, mais il ne surprend plus guère...
Isa
20 mars 2006
"Le Club Jane Austen" de Kare Joy FOWLER
Framboaz
14 mars 2006
"Une golden en dessert" de François REYNAERT
10 mars 2006
Les Frères Y de Marie-Eve STENUIT
Marie-Eve Sténuit signe avec "Les frères Y" son premier roman. S'étant librement inspiré d'une histoire vraie, l'auteur réussit le pari de nous embarquer dans un récit à la fois sensible et drôle et au rythme savamment maîtrisé. De l'Italie catholique à l'Amérique du showbusiness, on croise des scientifiques, des tourneurs douteux, beaucoup de badauds, un homme crocodile et des chèvres savantes. Et, enfin, à vingt ans, l'amour... tout simplement.
Un court roman pour un agréable moment. On regrettera simplement que l'auteur se soit sentie obligée, dans une curieuse postface, de préciser ce qui, dans son récit, est "vrai" et ce qui ne l'est pas. Au diable la vérité, vive le roman!
28 février 2006
"Jour de gloire" de Pascale Fonteneau
Le roman est très drôle, Pascale Fonteneau a un ton, plein d'ironie, qui pourrait rappeler certains Westlake, ceux mettant en scène John Dortmunder. Elle ne se prend pas au sérieux mais son polar se tient, et ses personnages ont le parfum de la vraie vie.
Isa
23 février 2006
"Le manuscrit perdu de Jonah Boyd" de David LEAVITT
Dans leur belle maison sur le campus, Ernest Wright, professeur de psychanalyse, et sa femme Nancy, mettent la dernière main à leur traditionnel dîner de Thanksgiving. Comme d’habitude, il y aura quelques étudiants qui ne rentrent pas chez eux, et comme d’habitude, Denny, la secrétaire d’Ernest, est là aussi, et c'est elle qui raconte l'histoire. Elle fait un peu partie de la famille, Denny : partenaire au piano de Nancy, qui l’a prise sous son aile protectrice (c’est une forte femme, Nancy, mais Denny est plus fine mouche qu’il n’y paraît), secrétaire d'Ernest donc, mais aussi sa maîtresse , même si cela, évidemment, c’est un secret.
Cet incident va bouleverser considérablement le destin de tous les personnages, dans une suite de rebondissements pleins d’ironie. Satire du milieu universitaire, réflexion sur l’écriture, mais aussi sur la prédestination, la famille, l’attachement démesuré aux lieux et aux choses, il y a énormément de thèmes dans ce roman drôle et brillant. David Leavitt, auteur découvert dans les années 80 grâce à un remarquable recueil de nouvelles, fait ici un retour réussi et jubilatoire.
Paru chez Denoël en septembre 2005 (à lire également, "Le langage perdu des grues" et "Quelques pas de danse en famille")
13 février 2006
3 polars
Le plus facile à lire (beaucoup de dialogues, des coups de poing, le milieu sportif de la NBA) c'est l'américain : on est pris par l'intrigue, un fond de romantisme, de nostalgie et de grands sentiments... Tout est bien qui finit bien. On en ressort serein et rassuré sur le sort de ce héros au nom improbable (touche d'originalité), Myron Bolitar. Ouf il s'en sortira, et il est resté intègre même s'il a appris de rudes choses sur son passé.
Enfin on arrive au norvégien, avec son héros Harry Cole tout ce qu'il y a de décalé, en recherche de lui-même, désabusé mais pugnace, limite alcoolo (mais il se soigne sur les conseils d'une collègue fana des oiseaux). L'auteur nous plonge dans le passé trouble de ces jeunes norvégiens qui sont allés se battre au côté des allemands pendant la 2 ème guerre mondiale, ces traîtres jugés après l'armistice qui n'ont pas fini de régler leur compte avec le passé. Beaucoup de retours en arrière sur les annés de guerre avec le devenir d'une poignée de ces jeunes gens séduits par les thèses nazies. Et notre héros doit se frotter à ce milieu néo-nazi toujours présent. C'est bien, c'est fort, cela vous empoigne et le livre ne vous lâche plus.
Bien sur l'énigme sera résolue. Comme les américains, les polars du nord résolvent les énigmes mais laissent aussi des pans d'ombre et nous renvoient à des thèmes autrement plus profonds.
Vous avez deviné, c'est ce dernier que j'ai préféré, même si j'ai passé un bon moment avec les 2 autres. Rouge Gorge m'a surprise, éblouie.
"Monster" de Patty JENKINS
Aileen est une paumée, prostituée depuis l'adolescence, abandonnée par sa famille. Elle trace sa route tant bien que mal, une route qui va un jour prendre un virage funeste, lorsqu'elle rencontre la jeune Selby. Elle tombe folle amoureuse, et cela ne lui était bien sûr jamais arrivé, elle que les hommes utilisent sexuellement sans même la voir. Le même soir, sa passion éclate, la rendant folle de bonheur, puis elle est atrocement agressée par un client, qu'elle tue en état de légitime défense.
Ce film de Patty Jenkins, sorti en 2004 et inspiré d'un fait divers réel, est implacable. La dérive meurtrière de l'héroïne n'est jamais excusée ou justifiée (sauf peut-être pour le premier meurtre). elle est bien un monstre, qui va tuer 7 fois, 7 clients pas tous aussi ignobles que le premier, dans une gradation d'ailleurs très bien montrée. Elle est bien un monstre (Charlize Theron, défigurée, met mal à l'aise avec son regard fou), mais un monstre qu'on plaint de tout notre coeur, tant elle a été bafouée tout au long de sa vie. Un monstre qui protègera son amie jusqu'au bout. Le personnage de Selby est lui aussi intéressant, beaucoup plus complexe finalement et très insaisissable, Christina Ricci incarne avec une certaine froideur ce mélange d'innocence et d'aveuglement volontaire.
Parfois un peu long, c'est un film loin des standards hollywoodiens, sans happy end, que je vous recommande.
Isa
25 janvier 2006
"J'apprends" de Brigitte GIRAUD
16 janvier 2006
"Un instant d'abandon" de Philippe BESSON
Thomas revient dans son village, un petit port de pêcheurs en Angleterre, après des années d'absence. On comprend vite qu'il était en prison, que personne ne l'attend, bien au contraire, et que c'est la mort d'un enfant qui est à l'origine de tout...
En refermant ce livre, je me suis dit "Voilà un livre qui aurait dû m'enthousiasmer, et ce n'est pas le cas". Tout ce qui me plaît en littérature est pourtant là : une histoire forte, avec ce qu'il faut de secrets habilement et progressivement dévoilés autour de la mort du fils de Thomas ; un récit structuré en 4 parties, éclairé par 4 personnages différents ; une grande sensibilité et une réflexion aboutie sur l'identité, le rapport aux autres, le destin choisi ou subi. Mais est-ce le souci de l'auteur de vouloir expliquer tout, de souligner les subtilités des rapports entre les personnages, est-ce le fait que 2 personnages, Betty et Rajiv, à qui il raconte toute l'affaire, ne font que passer, et qu'on aurait aimé passer plus de temps avec eux ? Quelque chose n'a pas fonctionné pour moi, mais je vous recommande toutefois la lecture de ce roman qui m'a fait un peu penser à Un secret de Philippe Grimbert (en moins bien, vous l'aurez compris...)
Isabelle
05 janvier 2006
"Falaises" d'Olivier ADAM
Une nuit, face à la falaise d'Etretat, un homme de 31 ans revient sur sa vie passée déchirée et meurtrie par le suicide de sa mère, la violence de son père, l'absence de son frère, les années difficiles passées à Paris...et se pose une question: comment ai je survécu à tout cela?
Olivier Adam livre ici un roman difficile et éprouvant... On ne peut que penser à une autobiographie tellement les sentiments semblent forts et vrais... Tout se mêle : amour et violence ; vie et mort ; calme et passion... Un roman dont on ne peut pas sortir indemne...
A découvrir même si parfois le lecteur peut avoir du mal à entrer dans ce livre et à s'identifier, tellement les sentiments semblent extrêmes.
Charlotte
04 janvier 2006
"Les Jouets vivants" de Jean-Yves CENDREY
Le livre est tout sauf un témoignage au sens télévisuel ou « Fixot » du terme. C’est un véritable objet littéraire, qui s’ouvre par une « lettre au père » (Cendrey a été un enfant maltraité) d’une grande virtuosité et d’une grande émotion. Il relate ensuite dans le détail les différentes étapes de l’affaire, en introduisant la distance nécessaire par un artifice littéraire que je vous laisse découvrir, écrivant ainsi la chronique d’un village ordinaire, de ses mesquineries et de ses peurs. Un livre dérangeant mais sans complaisance sur un sujet délicat.