Accéder au contenu principal

3 polars

Je viens de lire coup sur coup 3 polars : un français, La chambre des morts de Frank Thilliez, un norvégien, Rouge-gorge de Jo Nesbo et un américain, Faux rebond de Harlan Coben.

Le plus facile à lire (beaucoup de dialogues, des coups de poing, le milieu sportif de la NBA) c'est l'américain : on est pris par l'intrigue, un fond de romantisme, de nostalgie et de grands sentiments... Tout est bien qui finit bien. On en ressort serein et rassuré sur le sort de ce héros au nom improbable (touche d'originalité), Myron Bolitar. Ouf il s'en sortira, et il est resté intègre même s'il a appris de rudes choses sur son passé.
Ensuite je placerai le français, intéressant avec ses points de vue personnels sur le passé un peu trouble de l'héroine au non conformisme affiché : c'est une mère célibataire de 2 jumelles qui lui brouillent ses nuits (et pour un flic comme pour les autres, c'est dur de ne pas profiter de ses nuits). Une intrigue assez glauque sur des petites filles handicapées et kidnappées dans un but non pédophile mais tout aussi malsain ! Sans oublier, car on est dans le nord de la France, le petit couplet sociologique sur la difficulté de la recherche d'emploi qui peut mener à des extrémités difficilement avouables. Le début est assez réussi mais on s'enferme vite dans une routine propre à quelques auteurs du genre, hésitant entre fantastique, horreur et vie quotidienne, mais on est loin du Silence des agneaux !!!

Enfin on arrive au norvégien, avec son héros Harry Cole tout ce qu'il y a de décalé, en recherche de lui-même, désabusé mais pugnace, limite alcoolo (mais il se soigne sur les conseils d'une collègue fana des oiseaux). L'auteur nous plonge dans le passé trouble de ces jeunes norvégiens qui sont allés se battre au côté des allemands pendant la 2 ème guerre mondiale, ces traîtres jugés après l'armistice qui n'ont pas fini de régler leur compte avec le passé. Beaucoup de retours en arrière sur les annés de guerre avec le devenir d'une poignée de ces jeunes gens séduits par les thèses nazies. Et notre héros doit se frotter à ce milieu néo-nazi toujours présent. C'est bien, c'est fort, cela vous empoigne et le livre ne vous lâche plus.
Bien sur l'énigme sera résolue. Comme les américains, les polars du nord résolvent les énigmes mais laissent aussi des pans d'ombre et nous renvoient à des thèmes autrement plus profonds.

Vous avez deviné, c'est ce dernier que j'ai préféré, même si j'ai passé un bon moment avec les 2 autres. Rouge Gorge m'a surprise, éblouie.

A.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

"Les Autres" d'Alice FERNEY

Une soirée en famille. Théo fête ses 20 ans, avec sa mère, son frère, sa fiancée et quelques amis. La grand-mère, centenaire et très malade, est dans son lit, quelque part dans la maison. Le père ne fait que passer. Niels offre à son frère Théo un jeu "Personnages et caractères". Une sorte de jeu de la vérité : on tire des cartes avec des questions plus ou moins personnelles, qu’on choisit de poser à tel ou tel participant. Evidemment la partie de plaisir devient un jeu de massacre, et les secrets, rancoeurs et tensions se révèlent au grand jour. Ultra classique, me direz-vous. L’originalité du roman est ailleurs, dans sa forme. On commence avec une suite de courts monologues intérieurs des différents protagonistes, qui nous dévoilent peu à peu l’intrigue, indirectement ("Choses pensées"). Les caractères de chacun sont plantés, et le fil de la soirée, avec tous ses rebondissements, est dévoilé entièrement à la fin de cette partie. On apprend ainsi très vite, que Mar...

"Les chaussures italiennes" d'Henning Mankell

Le dernier ouvrage d’Henning Mankell « Les chaussures italiennes » n’est pas un roman policier. Vous n’y trouverez donc pas Kurt Wallander mais toujours la Suède en beauté bien présente avec son climat qui flirte avec le zéro et les températures négatives, ses ilôts perdus semblent-ils. Il nous raconte l’univers d’un chirurgien brisé par une faute professionnelle, qui s’est exilé depuis 10 ans sur une île, dans le froid, dans la glace, avec comme seul contact humain le facteur, hypocondriaque jusqu’à la pointe des cheveux. Sa non-vie volontaire rythmée par des immersions quotidiennes dans l’eau glacée, sera chahutée par l’irruption d’une femme issue de son passé. Elle aussi en marge de sa propre vie, s’obstinera à le questionner, à le pousser malgré lui à revenir à une autre forme de vie, aux autres et le sortira littéralement de son trou de glace. Les personnages forts, rudes comme le climat, nous offrent une belle réflexion sur la famille, le sens de la vie et l’approche de la mort. ...

"La constante de Hubble" de Stéphanie JANICOT

Bon d'accord je sais : je hante plus les bibliothèques municipales que les derniers salons littéraires et du coup le livre dont j'ai envie de vous parler est déjà une « vieillerie » de 2004 qui vient juste de s'imposer à moi ; vous savez quand on cherche dans les rayonnages à découvrir un nouvel auteur et que par hasard un titre ou une couverture vous attire. « Attire » est le bon mot quand on s'attaque à La constante de Hubble de Stéphanie Janicot (facile comme transition....) Il y est question d'attraction entre les corps et entre les galaxies ; audacieux parallèle qui se défend. Alors si vos cours de Sciences physiques du lycée ne vous ont laissé qu'un souvenir embrumé de forces et de gravité un peu rébarbatif, vous profiterez de ce livre pour rafraichir votre socle de connaissances scientifiques de manière plus « humanisante », plus vivante. Si au contraire vous êtes branchés Hubert Reeves et que les poussières d'étoiles et autre Big Bang n'ont aucun...