24 janvier 2010

"Les chaussures italiennes" d'Henning Mankell


Le dernier ouvrage d’Henning Mankell « Les chaussures italiennes » n’est pas un roman policier. Vous n’y trouverez donc pas Kurt Wallander mais toujours la Suède en beauté bien présente avec son climat qui flirte avec le zéro et les températures négatives, ses ilôts perdus semblent-ils.
Il nous raconte l’univers d’un chirurgien brisé par une faute professionnelle, qui s’est exilé depuis 10 ans sur une île, dans le froid, dans la glace, avec comme seul contact humain le facteur, hypocondriaque jusqu’à la pointe des cheveux. Sa non-vie volontaire rythmée par des immersions quotidiennes dans l’eau glacée, sera chahutée par l’irruption d’une femme issue de son passé. Elle aussi en marge de sa propre vie, s’obstinera à le questionner, à le pousser malgré lui à revenir à une autre forme de vie, aux autres et le sortira littéralement de son trou de glace.
Les personnages forts, rudes comme le climat, nous offrent une belle réflexion sur la famille, le sens de la vie et l’approche de la mort. Vraiment c’est à lire d’urgence si possible au coin du feu, le chat sur les genoux, un verre d’aquavit à la main peut-être, mais surtout, surtout avec une belle paire de chaussures aux pieds car « Quand la chaussure va, on ne pense pas au pied ».
Anne

"Et que le vaste monde poursuive sa course folle" Colum McCann


Il y a eu tant de critiques élogieuses, tant d'analyses intelligentes faites sur ce livre, que je ne viendrai pas apporter ma pauvre contribution. J'ai juste besoin de dire : lisez ce roman vertigineux de cet auteur irlandais surdoué installé à New York. Car c'est bien cette ville qui vibre, pleure, doute et se cherche à travers les multiples personnages du roman ; personnages singuliers mais indéfectiblement liés qui vont se croiser en cette journée particulière d'août où un funambule, tel un ange, va relier les 2 tours du World Trade Center. Un artiste en apesanteur et des héros du quotidien pour qui l'auteur a beaucoup d'amour nous livrent leurs batailles et leur humanité. Superbe !
Marie-Danièle

"La tête en friche" de Marie-Sabine ROGER


Un livre de 2008 qui d’entrée nous réconcilie avec le genre humain, « La tête en friche » de Marie-Sabine Roger. Un petit ouvrage sans prétention qui raconte une belle rencontre dans un jardin public entre Germain, armoire à glace un peu « simple » et Margueritte, octogénaire poids plume. Tous deux comptent les pigeons du jardin et vont s’adopter autour des livres qu’elle lui fera découvrir à haute voix et qui révèleront chez lui des sentiments et des émotions inconnus. L’écriture est simple mais le propos est riche. Dans le cerveau de Germain les phrases, les mots vont germer en un monde infini de possibles. Une ode à la lecture et à l’humanité.
Anne