20 mars 2006

"Le Club Jane Austen" de Kare Joy FOWLER


« Chacun de nous a sa propre Jane Austen » : dès cette 1ère phrase du roman, Karen Joy Fowler vous lance sur les traces de la célèbre romancière britannique, avec six de ses admirateurs, dans la Californie d’aujourd’hui. Ce groupe se réunit une fois par mois chez l’un de ses membres pour discuter de l’œuvre de Jane Austen. Les séances du club sont l’occasion de découvrir chacun des protagonistes – des gens ordinaires, ni heureux ni malheureux, avec leurs blessures intimes et leurs complexes -. Tout au long de leurs rencontres, des mariages sont mis à l’épreuve, des intrigues se nouent, des désaccords s’aplanissent, et comme sous la houlette de leur écrivain(e) favori(te), certains trouvent l’amour… Cette chronique sentimentale devient, sous la plume experte de Karen Joy Fowler, une comédie délicieuse, pétillante et tendre. Pour l’apprécier, nul besoin d’avoir lu le moindre titre de la grande dame des lettres anglaises ; par contre, sachez qu’après cette lecture, vous risquez fort de partir, vous aussi, à la recherche de votre propre Jane Austen…
Paru chez Quai Voltaire en octobre 2005

Framboaz

14 mars 2006

"Une golden en dessert" de François REYNAERT


Les lecteurs les plus honnêtes du Nouvel Obs le reconnaissent volontiers, la chronique de François Reynaert, c'est ce qu'on lit en premier ! Son dernier bouquin, Une golden en dessert, détaille grâce à de courts chapitres thématiques tout ce qui nous "fout le cafard" dans la vie. Oh pas les grands malheurs, ceux qui vous noient dans la déprime, voire la dépression. Non, les petits riens qui rendent la vie toute grise tout à coup, et vous mettent le moral provisoirement en berne. Prenez le mois de novembre par exemple : qui ne souhaiterait pas le voir disparaître du calendrier, ce non-mois fait de grisaille et de crachin froid. François Reynaert lance officiellement une pétition pour passer directement d'octobre à décembre. Plus classique, le chapitre sur Noël, que chacun redoute mais continue de fêter. Ne ratez pas son couplet sur les chansons, c'est un monument qui contient un scoop, Reynaert n'aime pas les Beatles. Vu sa capacité à nous faire rire, on lui pardonnera cette aberration... Les petits cirques miteux sur les parkings de supermarché, un chat amoché croisé dans une rue, les zones pavillonnaires un après-midi de semaine, à chacun de se retrouver dans sa liste, et d'y rajouter ses propres occasions de cafard. Son livre, en tout cas, n'engendre pas la mélancolie !
Isa

10 mars 2006

Les Frères Y de Marie-Eve STENUIT


Deux têtes, quatre bras, quatre poumons, deux cœurs, un thorax, deux jambes, deux pieds et un sexe. Voici les frères Y. Guiliano et Gian-Giuseppe sont un Ypsiloïde. A leur naissance, dans l'Italie de la fin du XIXème siècle, on hésite déjà entre le pluriel et le singulier. Le curé finit par admettre que ce corps difforme abrite deux âmes. Le double baptême peut avoir lieu et les frères sont enregistrés sous deux états civils mais se partagent un seul acte de naissance. L'histoire peut commencer.
Marie-Eve Sténuit signe avec "Les frères Y" son premier roman. S'étant librement inspiré d'une histoire vraie, l'auteur réussit le pari de nous embarquer dans un récit à la fois sensible et drôle et au rythme savamment maîtrisé. De l'Italie catholique à l'Amérique du showbusiness, on croise des scientifiques, des tourneurs douteux, beaucoup de badauds, un homme crocodile et des chèvres savantes. Et, enfin, à vingt ans, l'amour... tout simplement.
Un court roman pour un agréable moment. On regrettera simplement que l'auteur se soit sentie obligée, dans une curieuse postface, de préciser ce qui, dans son récit, est "vrai" et ce qui ne l'est pas. Au diable la vérité, vive le roman!
Amélie
Roman paru au Castor Astral en 2005