19 mars 2009

"Gran torino" de Clint Eastwood



La critique a tout dit de ce film, et plutôt bien. Film-somme de toute l'oeuvre du cow boy septuagénaire... J'ajouterai simplement que ce que j'aime chez lui, c'est qu'il fait des films "simples" ou plutôt simplement, qui parlent à tout le monde, et qui sont toujours, même quand ici un peu de comédie surgit parfois, très émouvants, très profonds et toujours poignants. Moins déprimant que Million dollar baby, et plus optimiste qu'Un monde parfait, Gran torino est un petit bijou, un faux film mineur : la rédemption (comme toujours chez Clint) d'un vieux réac traumatisé par la guerre est très bien menée, la fin surprend, alors que, en y réfléchissant, il n'y en avait pas d' autre possible : simplicité et habileté. Les jeunes acteurs qui lui donnent la réplique sont parfaits et Clint s'offre le luxe, pas si fréquent chez lui, d'une scène vraiment hilarante, chez le coiffeur (voir photo).
Isa

15 mars 2009

"La reine des lectrices" d'Alan BENETT

Petite friandise britannique à croquer !
Comment l’amour soudain de la Reine d’Angleterre pour les livres va-t-elle mettre en péril la couronne ? Point de départ loufoque mais qu’Alan Bennett fait vivre avec tant de réalisme et d’humour, qu’on y croirait ! Et quelle chute !Derrière le contexte grinçant et décapant, se cache une réflexion intéressante sur l’intérêt de la littérature, le Livre en général. A découvrir !
Charlotte

11 mars 2009

"Journal intime d'un marchand de canons" de Philippe VASSET



Excluons tout de suite les clichés de « Lord of war » ou de tout film américain rendant irrésistible ou affreusement méchant le vendeur d’armes… On est ici dans un tout autre style, très troublant…
Un récit à la première personne, récit que l’on sait fiction mais qui vogue dans des lieux et parmi des personnages aux nomx étrangement connus…
Roman, reportage ?… On tangue entre les deux mondes, préférant un temps que les sentiments et les jouissances de cet homme soient purement imaginaires et au contraire, ramenées brutalement dans une réalité où les avions et pistolets en plastique d’un enfant sont devenus les armes de commerce et de guerre d’un homme.
Journal intime d’un homme qui a cru devenir un aventurier en embrassant une carrière aux côtés sombres où tout n’est que pouvoir, argent et qui finalement se retrouve, soupçonné par la justice à faire le point sur une vie, laquelle est loin d’être romanesque.
Finalement, on en viendrait presque à éprouver de la compassion pour cet homme qui a l’impression d’avoir gâché sa vie, mais qui, à aucun moment, n’émet de regret.
Roman dérangeant, déroutant. Portrait noir et cynique de la nature humaine. On ferme ce livre avec une sensation étrange, ambiguë, comme touché en plein cœur ou plutôt en pleine conscience…
Charlotte

07 mars 2009

Les César de la musique


Deux soirs de suite la télé programmait ce mois-ci les remises de prix traditionnelles pour le cinéma et la musique. Voir récompenser les meilleures oeuvres et les meilleurs artistes pour 2008, c'est toujours intéressant... je m'y colle. Ca commence avec les César.

Bon, comme toujours, le film le plus nominé ne repart pas avec le plus de compressions (Mesrine), et le plus intellectuellement correct s'en sort avec tous les honneurs (Séraphine). Je n'avais eu envie d'aller voir ni l'un ni l'autre, trop attendus chacun dans leur genre. Le film de notre gloire locale P.Claudel (Il y a longtemps que je t'aime) ne s'en tire pas mal, bien que très moyen à mon avis, voir mon message à ce sujet dans ce blog. Quelques satisfactions personnelles grâce aux deux césar pour deux des enfants de Gamblin et Zabou dans Le premier jour du reste de ta vie. Ce film est mon César perso.

La cérémonie fut malgré tout interminable et pas particulièrement drôle, sauf quand De Caunes, parlant du concert d'AC/DC de la veille, fit mine de répondre à C.Albanel :"Si si, madame la ministre, ils ont joué Highway to hell". Yolande Moreau, meilleure actrice, a réussi à parler de super U et de monoprix ... c'était rigolo. Et, heureusement, il y a eu les mimiques d'Emma Thompson, semblant vouloir arracher les mots de certains nommés, c'était le grain de folie et de légèreté qui a fait passer le temps.

Bon an, mal an, tout cela était de bon ton, et les nommés comme les nominés n'avaient pas volé d'être là.

Ca se corse salement avec les Victoires de la musique. Mon dieu, quelle indigence, nous étions atterrés. Je le dis, haut et fort, à bas la "nouvelle scène française" ! On en a marre de ces chansons sketchs sur les plus insignifiants moments de notre pauvre existence. Delerm, cette fois-ci, c'était les voyages en autoroute... Je n'ai rien contre les chansons sketchs, mais il faut qu'elles soient DROLES !!! Révisez votre Renaud, les gars...


Et puis il y eut l'insupportable Cali... Alors lui c'est le pompon. Son registre, c'est la chanson de révolte adolescente. Le hic , c'est qu'il a quarante balais, et qu'il a mal digéré son U2 des années 80 (les choeurs héroïques de ses accolytes sont sur deux notes). A part nous prouver sa forme, en courant de long en large, sa prestation était pathétique : voix exsangue, yeux exorbités façon je-suis-habité-par-le-message de-ma-chanson : "sens-tu le vent de la liberté" (sic), sollicitation putassière du public...

Je ne vous parle même pas d'Anaïs débarquant sur un cheval pour nous chanter qu'elle a une angine... Ca a été le coup de grâce. J'ai quasiment été soulagée de voir arriver Julien Doré et chansonnette un tout petit peu maligne, c'est vous dire...

Il y avait Bashung, me direz-vous, pour sauver ce palmarès 2008. Mais là aussi c'était déprimant de le voir si affaibli... je n'insiste pas. Citons tout de même Abd Al Malik et Catherine Ringer, qui ont haussé temporairement le niveau de la soirée.
Conclusion : le cinéma français se porte mieux que la chanson française. Espérons que ce n'est qu'un creux provisoire... J'attends vos réactions.

Isa