19 janvier 2009

"Syngué sabour : pierre de patience" d'Atiq RAHIMI


Revenant d’Arabie, j’étais depuis un mois sous le charme de ces pays où la beauté des lieux et des objets, les effluves d’encens, la gentillesse des locaux envers « l’étranger » sur les marchés côtoient la dureté du quotidien pour les individus en règle générale, qui doivent se partager des terres arides. La dignité des femmes musulmanes a bien du mal à relever la tête tant on les fait se cacher chaque jour un peu plus, derrière des restrictions récentes écrites en langue imaginaire.
C’est dans la foulée de ce « voyage en Orient » que je me mis en lecture de ce dernier Goncourt au vu de toutes les critiques dithyrambiques que j’avais lues.
Oui l’auteur a bien du courage d’aborder ce sujet d’actualité à travers un monologue féminin plein d’amour. Oui il parvient avec la délicatesse et la sincérité d’une femme privée d’identité à nous émouvoir. Certes la plume est fort belle, poétique, envoûtante. Mais rapidement nos mâchoires se crispent, puis nous aussi commençons à nous laisser enfermer dans ce livre, animés par la dualité d’un terrible doute et d'un fol espoir.
Vous mes chers lecteurs, dites-moi juste si la fin vous en donne? Juste pour que je puisse encore regarder sans baisser les yeux nos consœurs d’Afghanistan ou d’ailleurs. Et savoir combien de temps devront-elles utiliser leur Syngué Sabour pour rêver à d’autres destins?
Mata Hari