Accéder au contenu principal

Lecture terminée : "A la table des loups" d'Adam RAPP

[Lecture en cours] Adam Rapp, dramaturge et romancier reconnu aux Etats-Unis, fait l'objet d'une première traduction en français avec cette "table des loups" intrigante. Le premier chapitre se passe en 1951 dans une petite ville de l'Etat de New York, et présente la famille de la jeune Myra. Cette dernière évolue dans un environnement très catholique, et en tant qu'aînée de nombreux frères et soeurs, elle seconde sa mère à la maison. Sa seule échappée consiste à se rendre dans un diner après la messe, où la serveuse lui passe sous le manteau un roman qu'elle dévore, et qui raconte la fugue vers New York d'un adolescent prénommé Holden (on reconnaitra "L'Attrape-coeurs" de Salinger).  Un jeune homme l'aborde et la reconduit chez elle, puis un évènement dramatique survient... Le deuxième chapitre, dix ans plus tard, suit cette fois un des frères, Alec, gamin voleur et turbulent, devenu adulte. Comme Myra dans le premier chapitre, il cro...

"Jour de gloire" de Pascale Fonteneau

Les polars sociaux sont rares. Pascale Fonteneau mérite donc d'être applaudie pour son dernier roman, très réussi, qui installe son supense au sein d'une association de salariés licenciés suite à la délocalisation de leur usine. Il y a Sylvie, la narratrice, très désabusée, qui continue le combat, deux ans après le licenciement, plus par habitude que par conviction ; son amie Monique, la secrétaire, pasonaria de la lutte, surtout suite à son coup de foudre avec Richard, rencontré à un congrès sur l'avenir des industries textiles (sic), liaison qu'elle cache à tous sauf à Sylvie, et pour cause... ; Roger, l'ex-syndicaliste reconverti naturellement en président de l'association ; Evelyne la comptable un rien mystérieuse ces derniers temps. Et puis Magali, la fille de Monique, sélectionnée pour l'émission de télé-réalité "Une star est née"... Une occasion, une chance pour l'association de se faire entendre au niveau national, mais aussi tout simplement de "passer à la télé", ce qui émoustille tout le monde. Tous ces pions bien posés sur l'échiquier, P.Fonteneau amène savamment les meurtres là où on ne les attendait pas. Il ne faut pas en dire plus, on va de surprise en surprise jusqu'à un final explosif, qui nous laisse d'abord incrédules (l'auteur va trop loin) mais qui avec le recul clôt avec un soupçon d'irréalité mais aussi pas mal d'évidence ce désastre annoncé.
Le roman est très drôle, Pascale Fonteneau a un ton, plein d'ironie, qui pourrait rappeler certains Westlake, ceux mettant en scène John Dortmunder. Elle ne se prend pas au sérieux mais son polar se tient, et ses personnages ont le parfum de la vraie vie.
Isa

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

"Uncut Gems" des frères Saftie

Petit essai de vidéo, faite au temps du Covid... Ce film est de 2019.

"Le Goût des secrets" de Jodi PICOULT et Jennifer Finney BOYLAN

Un roman américain, d’une romancière que j’apprécie, Jodi Picoult, des chapitres alternant deux points de vue sur l’histoire, tout pour me plaire ! Mais difficile d’en parler sans spoiler l’intrigue, et je ne souhaite pas dévoiler la révélation faite au milieu du roman (rien que de dire ça, c’est déjà trop!). Une jeune fille, Lily, est retrouvée gisant au pied de son escalier par son petit ami, Asher. Il est assez vite soupçonné, et le roman adopte en parallèle le point de vue d’Olivia, la mère d’Asher, qui raconte les suites policières et judiciaires de l’affaire, et celui de Lily, qui relate les mois précédant sa mort et sa relation avec le jeune homme. Une construction habile qui fait du récit un « page turner ». Asher a-t-il tué Lily ? Le suspense est très bien tenu, le doute envahit même sa mère, victime de maltraitances conjugales et qui cherche (trouve) en son fils des indices qui le rapprocheraient de son père sur ce point. Et puis il aurait un mobile, don...

Les derniers jours de l'apesanteur de Fabrice CARO

Dans la lignée de François Bégaudeau et Nicolas Mathieu, en mode mineur mais en plus drôle, Fabrice Caro nous livre le récit à la première personne de l'année de Terminale de Daniel, à la fin des années 80. Daniel se remet difficilement de s'être fait larguer par Cathy Mourier pour ce crétin de Gilles Rouquet (j'adore la litanie des prénoms/noms des élèves tout au long du roman, qui donne un air de réalité à l'ensemble, je suis sûre que ce sont des noms d'anciens camarades de l'auteur...). Et pourtant, il avait tout donné pour elle : "Elle admirait Sting pour son implication dans la défense de la forêt amazonienne aux côtés du chef Raoni ? J'étais à deux doigts de venir au lycée le lendemain avec un plateau de terre cuite coincé dans la lèvre inférieure..." Du coup il traîne avec ses deux copains Marc et Justin, qui sont dans sa classe de Terminale C, se chicane avec son petit frère métalleux, et accepte de donner des cours de maths à une collé...