[Lecture en cours] Adam Rapp, dramaturge et romancier reconnu aux Etats-Unis, fait l'objet d'une première traduction en français avec cette "table des loups" intrigante. Le premier chapitre se passe en 1951 dans une petite ville de l'Etat de New York, et présente la famille de la jeune Myra. Cette dernière évolue dans un environnement très catholique, et en tant qu'aînée de nombreux frères et soeurs, elle seconde sa mère à la maison. Sa seule échappée consiste à se rendre dans un diner après la messe, où la serveuse lui passe sous le manteau un roman qu'elle dévore, et qui raconte la fugue vers New York d'un adolescent prénommé Holden (on reconnaitra "L'Attrape-coeurs" de Salinger). Un jeune homme l'aborde et la reconduit chez elle, puis un évènement dramatique survient... Le deuxième chapitre, dix ans plus tard, suit cette fois un des frères, Alec, gamin voleur et turbulent, devenu adulte. Comme Myra dans le premier chapitre, il cro...

" Le Pianiste ", mise en scène de Cécile Guillemot, avec Robin Renucci et le pianiste Mikhaïl Rudy (Salle Poirel à Nancy)
Pas de décor : 2 hommes en noir, un piano et un fauteuil pivotant, un subtil jeu de lumière.
Un acteur sobre, droit, digne mais très ému et un grand virtuose de Chopin pour ne plus faire qu’un seul personnage : Wladislaw Szpilman, pianiste juif polonais, rescapé du ghetto de Varsovie.
Des faits terribles, effroyables défilent devant nous, relatés avec pudeur par la voix posée mais ferme de Renucci. Nul besoin d’image pour pleurer devant l’enfant matraqué par le soldat allemand et que le pianiste essaie en vain de sauver, pour pleurer devant la femme qui, de peur que les cris de son enfant ne les fassent prendre, l’étouffe et en devient folle ou devant ces familles entières que l’on fait monter dans les trains de la mort.
Entre chaque épisode, la musique de Chopin vient ponctuer l’intensité du récit.
Pas un mot inutile, pas un geste, pas un déplacement, pas une note de trop, rien qui ne puisse nous détourner du drame.
Pourtant, si le pianiste est sauvé à plusieurs reprises par un soldat allemand et finit par s’en sortir et s’il faut y voir là une lueur d’espoir, la vie peut-elle encore avoir un avenir ?
Et la salle n’était plus que silence et émotion lorsque le piano se referma !
Charlotte et Marie-Danièle
Commentaires
On a retrouvé les décors qu'on s'était dessiné, les mêmes personages... Un film magnifique et un acteur particulièrement émouvant et brillant... mais une conclusion s'impose dans la confrontation théâtre - cinéma: les mots sont et resteront toujours plus forts que les images...
Charlotte et Marie Danièle