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Lecture terminée : "A la table des loups" d'Adam RAPP

[Lecture en cours] Adam Rapp, dramaturge et romancier reconnu aux Etats-Unis, fait l'objet d'une première traduction en français avec cette "table des loups" intrigante. Le premier chapitre se passe en 1951 dans une petite ville de l'Etat de New York, et présente la famille de la jeune Myra. Cette dernière évolue dans un environnement très catholique, et en tant qu'aînée de nombreux frères et soeurs, elle seconde sa mère à la maison. Sa seule échappée consiste à se rendre dans un diner après la messe, où la serveuse lui passe sous le manteau un roman qu'elle dévore, et qui raconte la fugue vers New York d'un adolescent prénommé Holden (on reconnaitra "L'Attrape-coeurs" de Salinger).  Un jeune homme l'aborde et la reconduit chez elle, puis un évènement dramatique survient... Le deuxième chapitre, dix ans plus tard, suit cette fois un des frères, Alec, gamin voleur et turbulent, devenu adulte. Comme Myra dans le premier chapitre, il cro...

"Instants critiques" (spectacle)


Pour les adeptes du Masque et la Plume sur France Inter et les amoureux du cinéma, je recommande le spectacle Instants critiques, au Théâtre de la Pépinière Opéra à Paris, qui je pense et j’espère va tourner en France (si ce n’est déjà fait). C’est un texte qui reprend et adapte les échanges radiophoniques célèbres de 2 grands critiques de l’époque (années 60-70) Jean Louis Bory et Georges Charensol sur de grands films qui vont du "Corniaud" de Gérard Oury à "Cris et chuchotements" de Ingmar Bergman en passant par "Le Parrain" et "La grande Bouffe". Si je vous dis que la mise en scène est de François Morel et que les 2 critiques sont incarnés respectivement par Olivier Broche et Olivier Saladin (des ex-Deschiens) vous aurez compris que l’on ne s’ennuie pas. L'un Bory, est plutôt avant-gardiste et l'autre Charensol plutôt conservateur, ce qui ne va pas sans éclats de colère et d'indignation tantôt chez l'un tantôt chez l'autre. Leur confrontation est rythmée par une pianiste –chanteuse (Lucrèce Saseila) qui ménage de petits intermèdes de chansons de films fort appropriés entre les joutes oratoires de nos deux compères et les entraîne parfois dans de désopilantes folies musicales. Leur passion pour le cinéma n’a d’égale que leur mauvaise foi pour défendre ou au contraire assassiner un film. On rit beaucoup et on revisite avec plaisir certains film-cultes qui ont traversé les époques et parfois défrayé la chronique. Le talent de ces deux acteurs est au service de deux personnages qui pour reprendre les termes de la présentation de la pièce « entretenaient une véritable histoire d’amitié fondée sur une mésentente parfaite ». Un vrai plaisir !! On en redemande !!
Anne

 
 

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