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Lecture terminée : "A la table des loups" d'Adam RAPP

[Lecture en cours] Adam Rapp, dramaturge et romancier reconnu aux Etats-Unis, fait l'objet d'une première traduction en français avec cette "table des loups" intrigante. Le premier chapitre se passe en 1951 dans une petite ville de l'Etat de New York, et présente la famille de la jeune Myra. Cette dernière évolue dans un environnement très catholique, et en tant qu'aînée de nombreux frères et soeurs, elle seconde sa mère à la maison. Sa seule échappée consiste à se rendre dans un diner après la messe, où la serveuse lui passe sous le manteau un roman qu'elle dévore, et qui raconte la fugue vers New York d'un adolescent prénommé Holden (on reconnaitra "L'Attrape-coeurs" de Salinger).  Un jeune homme l'aborde et la reconduit chez elle, puis un évènement dramatique survient... Le deuxième chapitre, dix ans plus tard, suit cette fois un des frères, Alec, gamin voleur et turbulent, devenu adulte. Comme Myra dans le premier chapitre, il cro...

Les sans papiers au cinéma

Vu deux films sur le sujet des sans papiers, traités sur le mode de la comédie : Les mains en l'air de Romain GOUPIL et Les Invités de mon père d'Anne LE NY.


Une bande de gamins monte un plan type club des cinq pour sauver de l'expulsion leur copine tchétchène, l'adorable Milana. Manichéen, militant, le film décolle un peu grâce aux enfants, assez convaincants et tellement mignons... La vraie bonne idée c'est le "flash forward" qui fait parler 60 ans après les faits les deux héros principaux de l'histoire, Milana et son copain. Là on est tout à coup dans l'humain d'une histoire d'amour inaboutie, contrariée par la bureaucratie. Un moment d'émotion qui clôt un film un peu facile.

Une vraie histoire d'amour c'est aussi ce que raconte le film d'Anne Le NY. Cette fois c'est un brave grand-père veuf (Michel Aumont) , qui dans la logique d'une vie de militantisme de gauche, se met en tête d'accueillir une jeune mère et sa fille sans papiers. Mais la jeune mère, Tatiana, est une bombe et il tombe amoureux d'elle, déclenchant la panique parmi ses deux enfants : Karine Viard, bobo pleine de bons sentiments, finit quand même par trouver saumâtre de se faire déshériter au profit d'une quasi inconnue. Fabrice Luchini, le cynique avocat parisien sans morale, défend bec et ongles les intérêts de la famille. On ne saura pas vraiment si Tatiana est une véritable intrigante (voire une criminelle) ou si, hélas habituée à se battre pour sa survie, elle cherche simplement à améliorer son sort et celle de sa fille. Au fil des scènes toutes plus hilarantes et jubilatoires les unes que les autres, on comprend son point de vue, celui des enfants et on passe un excellent moment, à rire et à réfléchir !

Comme dans le film de R.Goupil, il reste au final un vieil homme meurtri, réconforté par son fils. Cette histoire aura au moins eu le mérite de les rapprocher.


IsaH

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