[Lecture en cours] Adam Rapp, dramaturge et romancier reconnu aux Etats-Unis, fait l'objet d'une première traduction en français avec cette "table des loups" intrigante. Le premier chapitre se passe en 1951 dans une petite ville de l'Etat de New York, et présente la famille de la jeune Myra. Cette dernière évolue dans un environnement très catholique, et en tant qu'aînée de nombreux frères et soeurs, elle seconde sa mère à la maison. Sa seule échappée consiste à se rendre dans un diner après la messe, où la serveuse lui passe sous le manteau un roman qu'elle dévore, et qui raconte la fugue vers New York d'un adolescent prénommé Holden (on reconnaitra "L'Attrape-coeurs" de Salinger). Un jeune homme l'aborde et la reconduit chez elle, puis un évènement dramatique survient... Le deuxième chapitre, dix ans plus tard, suit cette fois un des frères, Alec, gamin voleur et turbulent, devenu adulte. Comme Myra dans le premier chapitre, il cro...
En voilà encore un qui se prend sûrement pour un génie de l’écriture…Quand je pense que les jurés du Goncourt en 2005 ont hésité entre un Houellebecq et Weyergans et que je lis le contenu de « Trois jours chez ma mère »…. Je suis affligée…
"Trois jours chez ma mère" aurait pu s’appeler « Eloge d’un Ego en panne d’inspiration » ou encore finalement « Eloge du Rien »… Recueil de pensées digne d’un journal d’une adolescente. Recherche de faits divers futiles pour meubler l’angoisse du livre annoncé et le manque d’inspiration. S’inventer un personnage digne d’intérêt sans heurter sa famille pour éviter les règlements de compte post-publication… Ses ennuis avec son banquier nous ennuient profondément, tout comme les allusions au dictionnaire qu’on peut consulter nous-mêmes. Sa flagornerie est à son top supportable quand - tel un Alain Delon - « il » parle de lui à la troisième personne.
Oui c’est vrai, les jurés du Goncourt 2005 auraient pu s’y tromper entre Weyergans et Houellebecq ; il s’agit bien de clones…. Clones fades en recherche de remplissage de caractères d’imprimerie sur des pages blanches qui auraient mieux fait de le rester.
Pourtant après avoir franchi la page 143, j’ai cru qu’un jour nouveau naissait, j’ai cru –originalité sublime- que l’auteur nous avait fait une farce. J’ai cru qu’on allait avoir enfin de l’émotion, une « raison d’être » au titre. Si je suis honnête avec nos lecteurs, la seconde partie est quand même plus enlevée, bien qu’on reste déçu de ce manque de profondeur persistant.
Mais après tout, c’est bien le risque qu’on prend à chaque fois qu’on ouvre un livre, c’est de ne pas y trouver le sel qu’on y cherche.
Bon c’est pas le tout, mais moi je vous laisse, je commence mon premier Goncourt.
Mata Hari
Commentaires