Dans la lignée de François Bégaudeau et Nicolas Mathieu, en mode mineur mais en plus drôle, Fabrice Caro nous livre le récit à la première personne de l'année de Terminale de Daniel, à la fin des années 80. Daniel se remet difficilement de s'être fait larguer par Cathy Mourier pour ce crétin de Gilles Rouquet (j'adore la litanie des prénoms/noms des élèves tout au long du roman, qui donne un air de réalité à l'ensemble, je suis sûre que ce sont des noms d'anciens camarades de l'auteur...). Et pourtant, il avait tout donné pour elle : "Elle admirait Sting pour son implication dans la défense de la forêt amazonienne aux côtés du chef Raoni ? J'étais à deux doigts de venir au lycée le lendemain avec un plateau de terre cuite coincé dans la lèvre inférieure..." Du coup il traîne avec ses deux copains Marc et Justin, qui sont dans sa classe de Terminale C, se chicane avec son petit frère métalleux, et accepte de donner des cours de maths à une collé...
Un polar historique, ça vous dit ? Ils ne sont pas si courants, et celui de James Kestrel, adoubé par Dennis Lehane, est très réussi. L’action se passe entre 1941 et 1945 à Hawaï, en pleine guerre avec les Japonais. Et la Grande Histoire va percuter l’enquête que mène un ancien soldat, devenu policier à Honolulu, sur le meurtre barbare de deux jeunes gens. Parfaitement maîtrisé, empruntant tous les codes du roman noir, mais aussi d’espionnage, il nous offre en prime de beaux personnages de femmes. Une belle découverte. IsaH