Adam Rapp, dramaturge et romancier reconnu aux Etats-Unis, fait l'objet d'une première traduction en français avec cette "table des loups" intrigante. Le premier chapitre se passe en 1951 dans une petite ville de l'Etat de New York, et présente la famille de la jeune Myra. Cette dernière évolue dans un environnement très catholique, et en tant qu'aînée de nombreux frères et soeurs, elle seconde sa mère à la maison. Sa seule échappée consiste à se rendre dans un diner après la messe, où la serveuse lui passe sous le manteau un roman qu'elle dévore, et qui raconte la fugue vers New York d'un adolescent prénommé Holden (on reconnaitra "L'Attrape-coeurs" de Salinger). Un jeune homme l'aborde et la reconduit chez elle, puis un évènement dramatique survient... Le deuxième chapitre, dix ans plus tard, suit cette fois un des frères, Alec, gamin voleur et turbulent, devenu adulte. Comme Myra dans le premier chapitre, il croise la route d'...
D'elle j'avais adoré "Légende d'un dormeur éveillé", cette magnifique évocation du poète Robert Desnos, et "Le bureau d'éclaircissement des destins". "L'Homme sous l'orage" ne fait pas exception, et je ne suis pas loin de tenir Gaëlle Nohant pour l'une des plus grandes plumes françaises du moment. Chacun de ses romans nous plonge dans une période particulière, et il s'agit ici de la 1ere guerre mondiale. Pour une fois, nous ne sommes pas dans l'Est de la France ou dans la Somme, mais dans un domaine viticole des Pyrénnées orientales, non loin de la frontière espagnole, celle-là-même qu'empruntent les plus chanceux des déserteurs, ceux qui ne sont pas arrêtés et fusillés avant d'avoir quitté la France. Théodore Brienne est de ceux-là (les chanceux). Mais avant cela, il passe plusieurs mois dans le grenier du chateau, caché par la jeune Rosalie qui a eu pitié de lui. Théodore, dans une ancienne vie a été un peintre...