Accéder au contenu principal

"Un ciel si bleu" de T.C. BOYLE

 

On connaît l’intérêt que TC Boyle porte aux questions d’environnement et d’écologie. Pour preuve des romans comme Un ami de la Terre ou Après le carnage.  Avec Un ciel si bleu, il monte d’un cran et nous livre la vision alarmante et à très court terme de notre avenir qu’il juge condamné. Habilement, il choisit de camper son intrigue dans deux états symboles de l’Amérique : d’un côté la Californie, chaude et incendiée, mais concernée, à l’image de Cooper, entomologiste éco-anxieux qui convainc sa mère de cuisiner des insectes plutôt que de la viande ; de l’autre la Floride, chaude et inondée, mais insouciante, comme sa sœur Cat, partie s’installer avec son amoureux à Miami et qui tente de percer comme influenceuse. Au grand dam de son frère, la voilà propriétaire d’un python, qu’elle utilise comme un accessoire de mode…  

Dans une succession croisée de chapitres, les alertes puis les catastrophes climatiques s’abattent sur ces personnages, dans une progression narrative à la fois drolatique et inexorable, leur faisant payer au prix fort le dérèglement climatique et l’extinction des espèces. On sourit, puis on rit jaune, puis lors d’une séquence choc, le malaise s’installe pour ne plus vous quitter. Le futur de notre planète vous déprime ? Ce roman ne vous rassurera pas, même si volette quand même l’espoir, aussi léger qu’un papillon…

IsaH

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

"Quichotte" de Salman Rushdie

Toute ma vie de lectrice, j’étais passée à côté de Salman Rushdie, son œuvre m’était comme masquée par le « bruit » de l’ignoble fatwa, et la dimension magique de la plupart de ses récits (ce n’est pas ma tasse de thé) ne m’encourageait pas à le lire. J’en suis venue à l’aborder quand, installé aux Etats-Unis, il a situé ses romans dans ce pays. Intriguée par le résumé de la Maison Golden qui, fidèle à la réputation de Rushdie, semblait foisonnant et plein de références, mais dont les enjeux narratifs étaient clairs et qui a la grande qualité de se dérouler à New York, je l’ai lu avec passion. Et logiquement, j’ai regardé de près la quatrième de couverture de Quichotte, paru à l'automne 2020 : la promesse d’un road trip à travers les USA, un vieil indien (d’Inde bien sûr) amoureux d’une star de la téléréalité... Bref, j’ai plongé dans ce mastodonte (private joke pour ceux qui l’ont lu) de 430 pages. Et mon esprit cartésien n’a pas résisté à la fantaisie pleine de sens du récit...

"Tout le monde aime Jeanne" de Céline DEVAUX

Un samedi soir, je tombe par hasard à la télé sur un film qui commençait, avec Blanche Gardin, que j’aime beaucoup. Vite happée par son jeu et le dispositif scénaristique de la voix intérieure sur des images d’animation hilarantes et pleines de sens, je regarde jusqu’au bout cette histoire de dépression, de deuil et de rencontre, dont j’apprends plus tard que c’est un premier film. Chapeau… Je ne suis pas toujours fan de Laurent Lafitte, mais son duo avec Blanche Gardin fonctionne. Marthe Keller, la mère disparue, Nuno Lopes l'ex portugais, et Maxence Tual le frère affectueux, sans oublier les enfants, chaque acteur est parfaitement choisi et joue sa partition. Il y a bien quelques longueurs, mais aussi des images sublimes de Lisbonne, et surtout le visage changeant de Blanche/Jeanne, tour à tour beau ou ingrat, avec son regard inimitable, entre désespoir et ironie ; on retrouve, en moins trash, la Blanche qu’on connaît sur scène. A noter que c'est la réalisatrice elle-mê...

"Les Autres" d'Alice FERNEY

Une soirée en famille. Théo fête ses 20 ans, avec sa mère, son frère, sa fiancée et quelques amis. La grand-mère, centenaire et très malade, est dans son lit, quelque part dans la maison. Le père ne fait que passer. Niels offre à son frère Théo un jeu "Personnages et caractères". Une sorte de jeu de la vérité : on tire des cartes avec des questions plus ou moins personnelles, qu’on choisit de poser à tel ou tel participant. Evidemment la partie de plaisir devient un jeu de massacre, et les secrets, rancoeurs et tensions se révèlent au grand jour. Ultra classique, me direz-vous. L’originalité du roman est ailleurs, dans sa forme. On commence avec une suite de courts monologues intérieurs des différents protagonistes, qui nous dévoilent peu à peu l’intrigue, indirectement ("Choses pensées"). Les caractères de chacun sont plantés, et le fil de la soirée, avec tous ses rebondissements, est dévoilé entièrement à la fin de cette partie. On apprend ainsi très vite, que Mar...