Accéder au contenu principal

"Instants critiques" (spectacle)


Pour les adeptes du Masque et la Plume sur France Inter et les amoureux du cinéma, je recommande le spectacle Instants critiques, au Théâtre de la Pépinière Opéra à Paris, qui je pense et j’espère va tourner en France (si ce n’est déjà fait). C’est un texte qui reprend et adapte les échanges radiophoniques célèbres de 2 grands critiques de l’époque (années 60-70) Jean Louis Bory et Georges Charensol sur de grands films qui vont du "Corniaud" de Gérard Oury à "Cris et chuchotements" de Ingmar Bergman en passant par "Le Parrain" et "La grande Bouffe". Si je vous dis que la mise en scène est de François Morel et que les 2 critiques sont incarnés respectivement par Olivier Broche et Olivier Saladin (des ex-Deschiens) vous aurez compris que l’on ne s’ennuie pas. L'un Bory, est plutôt avant-gardiste et l'autre Charensol plutôt conservateur, ce qui ne va pas sans éclats de colère et d'indignation tantôt chez l'un tantôt chez l'autre. Leur confrontation est rythmée par une pianiste –chanteuse (Lucrèce Saseila) qui ménage de petits intermèdes de chansons de films fort appropriés entre les joutes oratoires de nos deux compères et les entraîne parfois dans de désopilantes folies musicales. Leur passion pour le cinéma n’a d’égale que leur mauvaise foi pour défendre ou au contraire assassiner un film. On rit beaucoup et on revisite avec plaisir certains film-cultes qui ont traversé les époques et parfois défrayé la chronique. Le talent de ces deux acteurs est au service de deux personnages qui pour reprendre les termes de la présentation de la pièce « entretenaient une véritable histoire d’amitié fondée sur une mésentente parfaite ». Un vrai plaisir !! On en redemande !!
Anne

 
 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

"Quichotte" de Salman Rushdie

Toute ma vie de lectrice, j’étais passée à côté de Salman Rushdie, son œuvre m’était comme masquée par le « bruit » de l’ignoble fatwa, et la dimension magique de la plupart de ses récits (ce n’est pas ma tasse de thé) ne m’encourageait pas à le lire. J’en suis venue à l’aborder quand, installé aux Etats-Unis, il a situé ses romans dans ce pays. Intriguée par le résumé de la Maison Golden qui, fidèle à la réputation de Rushdie, semblait foisonnant et plein de références, mais dont les enjeux narratifs étaient clairs et qui a la grande qualité de se dérouler à New York, je l’ai lu avec passion. Et logiquement, j’ai regardé de près la quatrième de couverture de Quichotte, paru à l'automne 2020 : la promesse d’un road trip à travers les USA, un vieil indien (d’Inde bien sûr) amoureux d’une star de la téléréalité... Bref, j’ai plongé dans ce mastodonte (private joke pour ceux qui l’ont lu) de 430 pages. Et mon esprit cartésien n’a pas résisté à la fantaisie pleine de sens du récit...

"Tout le monde aime Jeanne" de Céline DEVAUX

Un samedi soir, je tombe par hasard à la télé sur un film qui commençait, avec Blanche Gardin, que j’aime beaucoup. Vite happée par son jeu et le dispositif scénaristique de la voix intérieure sur des images d’animation hilarantes et pleines de sens, je regarde jusqu’au bout cette histoire de dépression, de deuil et de rencontre, dont j’apprends plus tard que c’est un premier film. Chapeau… Je ne suis pas toujours fan de Laurent Lafitte, mais son duo avec Blanche Gardin fonctionne. Marthe Keller, la mère disparue, Nuno Lopes l'ex portugais, et Maxence Tual le frère affectueux, sans oublier les enfants, chaque acteur est parfaitement choisi et joue sa partition. Il y a bien quelques longueurs, mais aussi des images sublimes de Lisbonne, et surtout le visage changeant de Blanche/Jeanne, tour à tour beau ou ingrat, avec son regard inimitable, entre désespoir et ironie ; on retrouve, en moins trash, la Blanche qu’on connaît sur scène. A noter que c'est la réalisatrice elle-mê...

"Les Autres" d'Alice FERNEY

Une soirée en famille. Théo fête ses 20 ans, avec sa mère, son frère, sa fiancée et quelques amis. La grand-mère, centenaire et très malade, est dans son lit, quelque part dans la maison. Le père ne fait que passer. Niels offre à son frère Théo un jeu "Personnages et caractères". Une sorte de jeu de la vérité : on tire des cartes avec des questions plus ou moins personnelles, qu’on choisit de poser à tel ou tel participant. Evidemment la partie de plaisir devient un jeu de massacre, et les secrets, rancoeurs et tensions se révèlent au grand jour. Ultra classique, me direz-vous. L’originalité du roman est ailleurs, dans sa forme. On commence avec une suite de courts monologues intérieurs des différents protagonistes, qui nous dévoilent peu à peu l’intrigue, indirectement ("Choses pensées"). Les caractères de chacun sont plantés, et le fil de la soirée, avec tous ses rebondissements, est dévoilé entièrement à la fin de cette partie. On apprend ainsi très vite, que Mar...