Déjà le livre de Joyce Carol Oates (je l’ai précédemment clamé haut et fort sur ce blog je suis une inconditionnelle) m’avait bien plu, cette histoire de gang de filles qui mettent à mal le pouvoir machiste des hommes de l’Amérique des années 50 tout en exaltant les valeurs de l’amitié, avait fait vibrer mon bon petit coeur de féministe convaincue. J’avais loupé le film américain (1996) avec Angelina Jolie (introuvable en ce moment) aussi me suis-je précipitée avidement sur celui de Laurent Cantet avec un petit doute : « Entre les murs » ne m’avait pas plus convaincue que cela. D’entrée j’ai été emballée par le choix des actrices, par la reconstitution de l’époque et du lieu, par le scénario vu par l’écrivain du gang, bref séduite de A à Z et reconnaissante au cinéaste d’avoir su à la fois respecter le livre et lui donner un éclairage nouveau et attachant. Il en reste une forte envie d’adhérer à ce gang même s’il a conduit à des extrémités navrantes et de suivre presqu’aveuglément cette Legs charismatique et indépendante. En bref un beau film sur l’amitié certes, mais aussi sur la difficulté de la lutte quelle qu’elle soit, qui souvent amène à des débordements difficilement contrôlables : quand on s’engage cela ne va pas toujours tout droit, mais cela reste courageux et respectable.
Anne
Toute ma vie de lectrice, j’étais passée à côté de Salman Rushdie, son œuvre m’était comme masquée par le « bruit » de l’ignoble fatwa, et la dimension magique de la plupart de ses récits (ce n’est pas ma tasse de thé) ne m’encourageait pas à le lire. J’en suis venue à l’aborder quand, installé aux Etats-Unis, il a situé ses romans dans ce pays. Intriguée par le résumé de la Maison Golden qui, fidèle à la réputation de Rushdie, semblait foisonnant et plein de références, mais dont les enjeux narratifs étaient clairs et qui a la grande qualité de se dérouler à New York, je l’ai lu avec passion. Et logiquement, j’ai regardé de près la quatrième de couverture de Quichotte, paru à l'automne 2020 : la promesse d’un road trip à travers les USA, un vieil indien (d’Inde bien sûr) amoureux d’une star de la téléréalité... Bref, j’ai plongé dans ce mastodonte (private joke pour ceux qui l’ont lu) de 430 pages. Et mon esprit cartésien n’a pas résisté à la fantaisie pleine de sens du récit...
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