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"Blancanieves" de Pablo BERGER

Si je vous dis c’est un film espagnol, en noir et blanc, muet… je vous entends déjà soupirer "déjà vu merci, ON a fait "The Artist" en France avec le succès planétaire que l’on connaît"… Si j’ajoute que c’est un film qui revisite Blanche-Neige sur fond de tauromachie, il y en a qui vont me soupçonner d’un parisianisme mâtiné de Télérama (que j’assume totalement) ou d’avoir abusé de substances illicites… C’est vrai que présenté comme cela, ça  peut faire peur alors que c’est un petit bijou de film noir justement, avec un noir et blanc délicat, une musique que d’aucuns trouveront un peu trop présente, une histoire poignante d’amour entre un père et sa fille, une histoire de haine entre la belle-mère et la délicate jeune fille, la pomme est présente (ouf….), le conte est raconté de manière originale, un peu gothique sur les bords , les 7 nains se recomptent et ne sont pas tous gentils, le prince charmant est  "différent" et la fin nettement moins hollywoodienne que chez Disney… Les acteurs et actrices sont formidables : mentions spéciales à la petite fille au regard inoubliable lors de sa rencontre avec son père le grand toréador et à son ignoble marâtre d’une sublime perversité. Et soudain une inconnue à 3 places de la vôtre, vous tend gentiment un mouchoir pour sécher vos larmes ...Zut aurai-je sangloté un peu fort ?
Anne

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"Quichotte" de Salman Rushdie

Toute ma vie de lectrice, j’étais passée à côté de Salman Rushdie, son œuvre m’était comme masquée par le « bruit » de l’ignoble fatwa, et la dimension magique de la plupart de ses récits (ce n’est pas ma tasse de thé) ne m’encourageait pas à le lire. J’en suis venue à l’aborder quand, installé aux Etats-Unis, il a situé ses romans dans ce pays. Intriguée par le résumé de la Maison Golden qui, fidèle à la réputation de Rushdie, semblait foisonnant et plein de références, mais dont les enjeux narratifs étaient clairs et qui a la grande qualité de se dérouler à New York, je l’ai lu avec passion. Et logiquement, j’ai regardé de près la quatrième de couverture de Quichotte, paru à l'automne 2020 : la promesse d’un road trip à travers les USA, un vieil indien (d’Inde bien sûr) amoureux d’une star de la téléréalité... Bref, j’ai plongé dans ce mastodonte (private joke pour ceux qui l’ont lu) de 430 pages. Et mon esprit cartésien n’a pas résisté à la fantaisie pleine de sens du récit...

"Tout le monde aime Jeanne" de Céline DEVAUX

Un samedi soir, je tombe par hasard à la télé sur un film qui commençait, avec Blanche Gardin, que j’aime beaucoup. Vite happée par son jeu et le dispositif scénaristique de la voix intérieure sur des images d’animation hilarantes et pleines de sens, je regarde jusqu’au bout cette histoire de dépression, de deuil et de rencontre, dont j’apprends plus tard que c’est un premier film. Chapeau… Je ne suis pas toujours fan de Laurent Lafitte, mais son duo avec Blanche Gardin fonctionne. Marthe Keller, la mère disparue, Nuno Lopes l'ex portugais, et Maxence Tual le frère affectueux, sans oublier les enfants, chaque acteur est parfaitement choisi et joue sa partition. Il y a bien quelques longueurs, mais aussi des images sublimes de Lisbonne, et surtout le visage changeant de Blanche/Jeanne, tour à tour beau ou ingrat, avec son regard inimitable, entre désespoir et ironie ; on retrouve, en moins trash, la Blanche qu’on connaît sur scène. A noter que c'est la réalisatrice elle-mê...

"Les Autres" d'Alice FERNEY

Une soirée en famille. Théo fête ses 20 ans, avec sa mère, son frère, sa fiancée et quelques amis. La grand-mère, centenaire et très malade, est dans son lit, quelque part dans la maison. Le père ne fait que passer. Niels offre à son frère Théo un jeu "Personnages et caractères". Une sorte de jeu de la vérité : on tire des cartes avec des questions plus ou moins personnelles, qu’on choisit de poser à tel ou tel participant. Evidemment la partie de plaisir devient un jeu de massacre, et les secrets, rancoeurs et tensions se révèlent au grand jour. Ultra classique, me direz-vous. L’originalité du roman est ailleurs, dans sa forme. On commence avec une suite de courts monologues intérieurs des différents protagonistes, qui nous dévoilent peu à peu l’intrigue, indirectement ("Choses pensées"). Les caractères de chacun sont plantés, et le fil de la soirée, avec tous ses rebondissements, est dévoilé entièrement à la fin de cette partie. On apprend ainsi très vite, que Mar...