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Articles

Affichage des articles du juin, 2010

Lectures d'été

J'avais pris dans mes valises deux de mes auteurs anglais préférés : Nick Hornby ( Juliet, naked ) et William Boyd ( Orages ordinaires ). Petite déception pour les deux. Boyd s'essaie au thriller sans convaincre totalement. L'histoire est cousue de fil blanc, son héros, Adam, se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment : venu rapporter à un homme croisé au restaurant la mallette que ce dernier avait oublié, il assiste quasiment en direct au meurtre de l'homme et voit sa vie basculer : poursuivi par des tueurs qui veulent le faire taire alors qu'il ne sait rien, il devient SDF pour leur échapper (au passage, petit couplet un brin passéiste sur notre "traçabilité" via les portables, internet, les cartes bancaires et autres gadgets) et va mener l'enquête... L'intérêt principal du bouquin est l'évocation de Londres et de sa population underground, mais on se fiche totalement de ce qui arrive au personnage... Hornby est en terrain connu. Comm...

Les sans papiers au cinéma

Vu deux films sur le sujet des sans papiers, traités sur le mode de la comédie : Les mains en l'air de Romain GOUPIL et Les Invités de mon père d'Anne LE NY. Une bande de gamins monte un plan type club des cinq pour sauver de l'expulsion leur copine tchétchène, l'adorable Milana. Manichéen, militant, le film décolle un peu grâce aux enfants, assez convaincants et tellement mignons... La vraie bonne idée c'est le "flash forward" qui fait parler 60 ans après les faits les deux héros principaux de l'histoire, Milana et son copain. Là on est tout à coup dans l'humain d'une histoire d'amour inaboutie, contrariée par la bureaucratie. Un moment d'émotion qui clôt un film un peu facile. Une vraie histoire d'amour c'est aussi ce que raconte le film d'Anne Le NY. Cette fois c'est un brave grand-père veuf (Michel Aumont) , qui dans la logique d'une vie de militantisme de gauche, se met en tête d'accueillir une jeune ...

La sélection de Charlotte (3)

(Re)lire Camus Lu, il y a certain temps déjà pour satisfaire une obligation scolaire, j’avais laissé Camus au bord de la route. Et puis, commémoration oblige (est ce un bien ou un mal, je vous laisse choisir…), me revoilà plongée dans les livres de Camus… Caligula, l’Envers et l’endroit, le Malentendu, l’étranger … Quelle révélation ! Comment ai je fait pour ne pas le redécouvrir plus tôt ? Lire Camus est une nécessité. Un écrivain qui met des mots simples sur des sentiments profonds que l’on n’ose dévoiler ou qui nous traverse comme un effroi et qui nous laisse vide, face à la question existentielle : comment vivre sa vie en se sachant mortel ? Et pourtant, se dessine derrière cette profondeur, une pointe d’espoir, un bonheur palpable… On se sent moins seule avec Camus à nos côtés… Les âmes sœurs de Valérie ZENATTI Lila, héroïne livre, photographe, deuil Emmanuelle, mariée, 2 enfants, travail Comment la lecture d’un livre ouvre à l’introspection, donne les réponses à sa propre vie ? C...

La sélection de Charlotte (2)

Netherland de Joseph O'NEILL Poussée par l’esprit « Obamasien », je m’attelle à la lecture de ce phénomène littéraire… Sentiment très partagé… Atmosphère américaine du traumatisme du 11 septembre, du rêve américain, de l’après Bush et de sa critique… Ecriture travaillée. Portait critique d’une Amérique et en même temps, roman patriotique. Même si le personnage principal est anglais, domine la sensation de fierté de ce pays où tout paraît possible, presque du nationalisme… ? Peut être la réponse à la question (si discutable ?) de ce qu’est l’identité nationale… américaine. La disparition de Paris et sa renaissance en Afrique de Martin Page A la lecture du titre… l’envie monte… Livre assez déroutant où l’on a l’impression de planer au dessus de la vie réelle… et pourtant, on est ancré dans un Paris, à l’atmosphère si bien décrite, actuel à suivre les traces de Mathias, fonctionnaire de l’hôtel de ville de Paris écrivant les discours du maire… qui se trouve confronté à une mission p...

La sélection de Charlotte (1)

Lectures croisées : L’annonce de Marie Hélène Lafon et Les aimants de Jean Marc Parisis Romans que tout paraît opposer… L’un dans un univers parisien, feutré, hautain, bobo, intellectuel dans lequel on se souvient d’un amour déchirant et violent. L’autre dans l’univers agricole où la terre et les traditions prennent toute la place et où l’on assiste à la naissance d’un amour raisonné, et subi… Et pourtant, une même impression laissée après la lecture… une déception. La description d’un amour peut être magnifique, peut prendre 1000 pages sans que l’on s’essouffle, sans que l’on veuille laisser passer un mot… Ici, c’est tout autre… des descriptions à n’en plus finir, une atmosphère pesante, une lourdeur et une lassitude… Déception pour deux ouvrages pourtant bien critiqués par ailleurs… La légende de nos pères de Sorj Chalandon Après sa « promesse » (Une promesse, 2006, Grasset) troublante, Sorj Chalandon nous embarque dans la mémoire de nos grands pères, de nos pères… Dans ce néce...

La sélection de Cath (3)

L’Intranquille de Gérard Garouste Le sous-titre « autoportrait d’un fils, d’un peintre, d’un fou » ne ment pas. Garouste raconte le terrible contentieux avec son père, collaborateur et spoliateur des juifs et les désordres psychiques qui en ont partiellement résulté. Il fait également le lien avec sa conception de l’art et de la création. Son histoire personnelle est racontée avec détachement, sans lyrisme ni sensiblerie. Nous rencontrons un homme, porteur d’une culture riche et raffinée (le judaïsme) et d’une sensibilité exacerbée. Cet autoportrait, à la fois sobre et puissant constitue un excellent moyen de (re)plonger dans l’œuvre de l’artiste Loin des bras de Metin ARDITI Nous sommes en 1959, en Suisse dans un pensionnat pour la jeunesse dorée. Au moment où commence le roman, l’institut est dans une mauvaise passe, et bien que sa directrice, Mme Alderson fasse l’impossible pour le garder, il semble bien qu’il faille le céder à un groupe américain. D’ailleurs, ce groupe américain ...

La sélection de Cath (2)

La saga de Youza de Youza BALTOUCHIS Youza vit dans un village de Lituanie au début du 20ème siècle. Après une terrible déception sentimentale, il décide de s’isoler et de vivre retiré dans une cabane qu’il construit dans un marais éloigné de tout. Avec lui, nous vivons au rythme des saisons et des travaux que la nature impose. Nous voyons surtout défiler les guerres et les révolutions qui agitent cette région tout au long du siècle: qu’ils soient d’un bord ou de l’autre, Youza le solitaire recueille, soigne, cache tous les fugitifs. Jusqu’à ce que… Une histoire forte, émouvante et dépaysante, qui ravira les amoureux de nature sauvage. Mais attention : fanatiques d’action s’abstenir Je sais pourquoi chante l’oiseau en cage de Maya ANGELOU Un témoignage d’une force exceptionnelle. Le récit commence lorsque Maya, âgée de 3 ans, part seule avec son frère aîné vivre dans l’Arkansas chez leur grand-mère. Il se termine alors qu’elle devient mère, à 17ans. Ce roman initiatique raconte c...

La sélection de Cath (1)

Fille noire fille blanche de Joyce Carol OATES Au coeur des années 1970, dans un collège prestigieux, se rencontrent Genna, descendante du fondateur du collège, et Minette Swift, fille de pasteur, boursière afro-américaine, venue d'une école communale de Washington. Genna n'aura de cesse qu'elle protége Minette de la discrimination raciale des autres étudiantes. L’Immense romancière américaine nous régale encore une fois. Comme très souvent, son sujet véritable ne se révèlera que petit à petit : au-delà de la discrimination raciale, il s’agit surtout de montrer l’autodestruction de deux jeunes filles, victimes des idéologies transmises par leurs parents. Et finalement les héroïnes de Joyce Carol Oates ne sont ni tout à fait blanches ni tout à fait noires, mais toutes en nuances Lark et Termite de Jayne Ann PHILIPPS Quatre voix, provenant de la Corée du Sud en 1950 et de la Virginie occidentale en 1959, révèlent des secrets d'aliénation, de solitude, de paternité et...