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Maupassant et la télé


Vu quelques contes et nouvelles de Maupassant adaptés pour France 2. Encore un mardi et c'est fini. Dommage, on en verrait bien encore quelques uns, car c'est une belle réussite. Chaque soirée est composée d'une nouvelle "des champs" (50 minutes) et d'un conte "des villes" (30 minutes). J'avoue une nette préférence pour les premières, qui nous révèlent quelques comédiens étonnants. L'adaptation de "La Parure", par Claude Chabrol et avec Cécile de France, est assez décevante par rapport au "Père Amable" ou à "Une fille de ferme".
Les héroïnes de ces deux nouvelles, et leurs jeunes interprètes au minois inconnu, sont tellement émouvantes : engrossées à 16 ans, elles travaillent comme des hommes, subissent la honte et leur seul espoir est de "marier un fermier point trop violent et courageux". Elles ont la rage de celles qui veulent s'en sortir malgré tout, mais sont les esclaves de ce XIXème siècle rural, déjà rude pour les hommes, et qui broient ses enfants et ses femmes plus encore. Voir ces fraîches et belles jeunes filles devenir des femmes usées par l'acrimonie et le travail, endurcies par les deuils, n'ayant su préserver que la pureté de leur amour maternel, m'a vraiment serré le coeur.
Isabelle
Bravo aux comédiens du "Père Amable" qui ont attrapé avec une belle aisance l'accent cauchois. Toute normande que je suis, il m'aurait bien fallu des sous-titres les cinq premières minutes !!!

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