[Lecture en cours] Adam Rapp, dramaturge et romancier reconnu aux Etats-Unis, fait l'objet d'une première traduction en français avec cette "table des loups" intrigante. Le premier chapitre se passe en 1951 dans une petite ville de l'Etat de New York, et présente la famille de la jeune Myra. Cette dernière évolue dans un environnement très catholique, et en tant qu'aînée de nombreux frères et soeurs, elle seconde sa mère à la maison. Sa seule échappée consiste à se rendre dans un diner après la messe, où la serveuse lui passe sous le manteau un roman qu'elle dévore, et qui raconte la fugue vers New York d'un adolescent prénommé Holden (on reconnaitra "L'Attrape-coeurs" de Salinger). Un jeune homme l'aborde et la reconduit chez elle, puis un évènement dramatique survient... Le deuxième chapitre, dix ans plus tard, suit cette fois un des frères, Alec, gamin voleur et turbulent, devenu adulte. Comme Myra dans le premier chapitre, il cro...
Une famille modèle, la famille Ziller ? Au départ oui, … Mais suite à un déménagement hasardeux pour assouvir le rêve californien du père, Warren, la famille va se disloquer, fragments par fragments. Son projet de résidence sécurisée à bas prix en plein désert s’écroule, suite à l’aménagement à proximité d’une usine de retraitement des déchets plutôt inquiétante du point de vue de l’environnement… La famille est ruinée, les coups durs se succèdent. Tous les membres de la famille ne connaîtront pas le même sort, Lyle, adolescente complexée et rebelle tirera bien mieux son épingle du jeu que son frère aîné, Dustin, qui paiera le plus lourd tribut. Quel adulte deviendra Jonas le plus jeune des enfants, un peu à part de la famille ? Et les parents, littéralement pétrifiés de culpabilité, quel est leur avenir ?
La rentrée littéraire américaine nous a gratifiés de bons romans sur la décomposition de la famille avec David Vann ("Désolation", critique à suivre prochainement) sur un mode particulièrement plombant et Jonathan Franzen ("Freedom"), salué par la critique mais traînant un peu en longueur. Eric Puchner n’a pas à rougir de la comparaison avec ces deux écrivains reconnus, son style incisif et sans détours, la très grande lisibilité et la simplicité de son récit, sur un thème aussi rebattu, en font assurément un auteur à suivre. On se souvient de "Tempête de glace" de Rick Moody, particulièrement réussi sur le même sujet, Eric Puchner se hisse sans problèmes à sa hauteur.
IsaH

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