02 janvier 2012

Le Havre d'Aki Kaurismäki

Ma ville natale attire de plus en plus les cinéastes. Sa lumière, son architecture graphique, l'ambiance, au choix portuaire ou balnéaire, en font un décor de choix. Aki Maurismaki y a rajouté les havrais, avec accent, trogne et gouaille quasi parigote... Ils entourent avec poésie les héros de cette histoire en forme de conte, qui allie la lenteur aride des films scandinaves et le "feel good movie". J'entendais Cedric Kahn expliquer qu'il avait choisi exprès des héros jeunes, beaux et connus pour son film social sur le surendettement (Une vie meilleure) afin d' accentuer l'effet d'identification... Aki le finlandais fait tout le contraire, il met en scène des cabossés de la vie et leurs visages souvent filmés en gros plan révèlent toute leur dignité. André Wilms et sa partenaire finlandaise vivent une histoire d'amour qui nous étreint, le gamin clandestin dans son opacité même est bouleversant, et les seconds rôles, Darroussin en tête, font des merveilles. C'est souvent drôle, grâce à André Wilms, lunaire, et au phrasé très châtié de tous ces "gens de peu". Les éléments de décor (voitures, vêtements,...) mélangent les époques, créant une confusion visuelle très poétique. On a envie de croire à cette histoire de solidarité entre gens qui n'ont rien, aidés par un commissaire a priori intransigeant, mais que désarmera toujours le regard d'un innocent, surtout si c'est un enfant.
IsaH

1 commentaire:

Ann a dit…

Oui c'est fou comme Le Havre est devenu mode depuis peu dans les milieux branchés parisiens. On ne compte plus les amis qui veulent découvrir cette ville.Il faut dire merci qui? merci Aki!!
Un beau film sur un beau sujet avec des acteurs convaincants, que du bonheur et avec Ti Bob en prime.........

Ann