Ma ville natale attire de plus en plus les cinéastes. Sa lumière, son architecture graphique, l'ambiance, au choix portuaire ou balnéaire, en font un décor de choix. Aki Maurismaki y a rajouté les havrais, avec accent, trogne et gouaille quasi parigote... Ils entourent avec poésie les héros de cette histoire en forme de conte, qui allie la lenteur aride des films scandinaves et le "feel good movie". J'entendais Cedric Kahn expliquer qu'il avait choisi exprès des héros jeunes, beaux et connus pour son film social sur le surendettement (Une vie meilleure) afin d' accentuer l'effet d'identification... Aki le finlandais fait tout le contraire, il met en scène des cabossés de la vie et leurs visages souvent filmés en gros plan révèlent toute leur dignité. André Wilms et sa partenaire finlandaise vivent une histoire d'amour qui nous étreint, le gamin clandestin dans son opacité même est bouleversant, et les seconds rôles, Darroussin en tête, font des merveilles. C'est souvent drôle, grâce à André Wilms, lunaire, et au phrasé très châtié de tous ces "gens de peu". Les éléments de décor (voitures, vêtements,...) mélangent les époques, créant une confusion visuelle très poétique. On a envie de croire à cette histoire de solidarité entre gens qui n'ont rien, aidés par un commissaire a priori intransigeant, mais que désarmera toujours le regard d'un innocent, surtout si c'est un enfant.
IsaH
Toute ma vie de lectrice, j’étais passée à côté de Salman Rushdie, son œuvre m’était comme masquée par le « bruit » de l’ignoble fatwa, et la dimension magique de la plupart de ses récits (ce n’est pas ma tasse de thé) ne m’encourageait pas à le lire. J’en suis venue à l’aborder quand, installé aux Etats-Unis, il a situé ses romans dans ce pays. Intriguée par le résumé de la Maison Golden qui, fidèle à la réputation de Rushdie, semblait foisonnant et plein de références, mais dont les enjeux narratifs étaient clairs et qui a la grande qualité de se dérouler à New York, je l’ai lu avec passion. Et logiquement, j’ai regardé de près la quatrième de couverture de Quichotte, paru à l'automne 2020 : la promesse d’un road trip à travers les USA, un vieil indien (d’Inde bien sûr) amoureux d’une star de la téléréalité... Bref, j’ai plongé dans ce mastodonte (private joke pour ceux qui l’ont lu) de 430 pages. Et mon esprit cartésien n’a pas résisté à la fantaisie pleine de sens du récit...
Commentaires
Un beau film sur un beau sujet avec des acteurs convaincants, que du bonheur et avec Ti Bob en prime.........
Ann