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Articles

Affichage des articles du 2009

Rentrée littéraire : keskalu Charlotte...

Tous les ans, à chaque mois de septembre, je me dis que cette année, ce sera différent. Je ne feuilleterai pas les catalogues sur cette rentrée, je ne franchirai pas le seuil d’une librairie, dans laquelle inévitablement une table sera dressée avec toutes ces nouveautés…Tous ces livres neufs ne demandant qu’à être ouverts… Non, ma décision est prise, ma bibliothèque est pleine et j’ai encore tant de choses à lire… Et puis, inévitablement, cela commence par une petite critique lue dans un magazine, entendue dans une émission… et hop, la résolution à la poubelle, happée par la librairie, je m’y précipite… Voilà, j’ai craqué… Petit aperçu de mes lectures de cette rentrée 2009… - Une année étrangère de Brigitte Giraud Récit d’une jeune fille au pair fuyant son histoire pour se réfugier dans une famille en Allemagne… Récit émouvant sur les relations humaines, sur le poids du passé, sur la solitude finalement… Ecriture fluide, agréable… Il manque cependant un petit quelque chose pour que le ...

Plus d' Herbes folles en 2012

Vu coup sur coup deux films de cinéma... Alain Resnais : rythme atypique d'une histoire inattendue pleine de trous, recherche formelle, aucun "psychologisme", acteurs décalés. Roland Emmerich : enchaînement roboratif de tous les poncifs du film "fin du monde", effets spéciaux scotchants et jubilatoires, bons sentiments, acteurs efficaces. Deux films de "cinéma", quoi... Car les deux sont à voir sur grand écran et résisteront mal (voire très mal) au visionnement sur DVD, téléchargements sur ordi et grande soirée sur TF1 ou Canal +... Isabelle PS : et puis j'aime bien André Dussolier ET John Cuzak

"Un pied au paradis" de Ron Rash

Une vraie belle découverte que Ron Rash et son roman Un pied au paradis. Etrange titre d’ailleurs pour un roman noir, très noir, en forme de polar, mais dans lequel la résolution du crime n’est pas le pivot central. Nous sommes dans les Appalaches, dans les années 50. Les paysans travaillent dur une terre aride, et sont en sursis. Une compagnie électrique rachète une à une toutes les terres pour construire un barrage et inonder à terme le comté. Chacun s’accommode comme il peut de cette perspective. L’histoire, racontée de différents points de vue, s’ouvre avec Alexander, le sherif, un des rares habitants à avoir fait des études. Appelé sur les lieux d’une bagarre, il réprimande Holland Winchester, un héros de la deuxième guerre mondiale, un peu déboussolé depuis son retour. Quelques jours plus tard, Holland disparaît sans laisser de traces. Sa mère est persuadée qu’il a été tué. Alexander va mener l’enquête, à sa manière, désabusée mais tenace. Son intuition et ses soupçons se portent...

D'autres vies que la mienne d'Emmanuel CARRERE

"Toi qui es écrivain, tu vas écrire un livre sur tout ça ? [...] Tu devrais. Si je savais écrire, moi, je le ferais. " ou comment un écrivain, non moins réputé pour son narcissisme, accepte de retracer des destins brisés sans jamais tomber dans la facilité et le voyeurisme… Deux événements majeurs où l’injustice de la mort est omniprésente : le tsunami de décembre 2004 entraînant la perte d’une petite fille pour ses parents et la mort des suites d’un cancer d’une femme de 33 ans, épouse, fille, mère… Tout en retenue, avec finesse et douceur, on entre dans la vie de ces personnages… on a l’impression de marcher sur la pointe des pieds pour ne pas faire de bruit, de se cacher derrière une porte pour ne pas être vu mais ces moments, on les vit, on les ressent… A découvrir pour se rendre compte que « d’ autres vies que la mienne » nous touchent insidieusement, s’immisce dans notre conception de la vie et du rapport à autrui… et que rien de ce qui humain ne nous sera plus étranger...

"Le contraire de la mort" de Roberto SAVIANO

Le contraire de la mort… Titre qui m’intriguait… Tiré d’une chanson italienne… Roberto Saviano nous embarque dans son Italie natale, Italie sombre, semblant sortir d’un autre temps. Deux nouvelles : la perte par une jeune femme de son fiancé soldat en Afghanistan et la vengeance aveugle et absurde de la mafia. Ce récit se lit très rapidement mais tout est dit de la quête d’identité, de la force des sentiments, de l’attachement , parfois involontaire, aux origines avec en toile de fond un constat accablant sur la bêtise humaine et sur l’incapacité des hommes à tirer des leçons de leur passé. On referme le livre en se disant qu’on est bien né, au bon endroit, au bon moment et puis inévitablement subsiste une question : et si c’était moi qui avais dû vivre cette histoire ? Charlotte

"Gran torino" de Clint Eastwood

La critique a tout dit de ce film, et plutôt bien. Film-somme de toute l'oeuvre du cow boy septuagénaire... J'ajouterai simplement que ce que j'aime chez lui, c'est qu'il fait des films "simples" ou plutôt simplement, qui parlent à tout le monde, et qui sont toujours, même quand ici un peu de comédie surgit parfois, très émouvants, très profonds et toujours poignants. Moins déprimant que Million dollar baby, et plus optimiste qu'Un monde parfait, Gran torino est un petit bijou, un faux film mineur : la rédemption (comme toujours chez Clint) d'un vieux réac traumatisé par la guerre est très bien menée, la fin surprend, alors que, en y réfléchissant, il n'y en avait pas d' autre possible : simplicité et habileté. Les jeunes acteurs qui lui donnent la réplique sont parfaits et Clint s'offre le luxe, pas si fréquent chez lui, d'une scène vraiment hilarante, chez le coiffeur (voir photo). Isa

"La reine des lectrices" d'Alan BENETT

Petite friandise britannique à croquer ! Comment l’amour soudain de la Reine d’Angleterre pour les livres va-t-elle mettre en péril la couronne ? Point de départ loufoque mais qu’Alan Bennett fait vivre avec tant de réalisme et d’humour, qu’on y croirait ! Et quelle chute !Derrière le contexte grinçant et décapant, se cache une réflexion intéressante sur l’intérêt de la littérature, le Livre en général. A découvrir ! Charlotte

"Journal intime d'un marchand de canons" de Philippe VASSET

Excluons tout de suite les clichés de « Lord of war » ou de tout film américain rendant irrésistible ou affreusement méchant le vendeur d’armes… On est ici dans un tout autre style, très troublant… Un récit à la première personne, récit que l’on sait fiction mais qui vogue dans des lieux et parmi des personnages aux nomx étrangement connus… Roman, reportage ?… On tangue entre les deux mondes, préférant un temps que les sentiments et les jouissances de cet homme soient purement imaginaires et au contraire, ramenées brutalement dans une réalité où les avions et pistolets en plastique d’un enfant sont devenus les armes de commerce et de guerre d’un homme. Journal intime d’un homme qui a cru devenir un aventurier en embrassant une carrière aux côtés sombres où tout n’est que pouvoir, argent et qui finalement se retrouve, soupçonné par la justice à faire le point sur une vie, laquelle est loin d’être romanesque. Finalement, on en viendrait presque à éprouver de la compassion pour cet homme ...

Les César de la musique

Deux soirs de suite la télé programmait ce mois-ci les remises de prix traditionnelles pour le cinéma et la musique. Voir récompenser les meilleures oeuvres et les meilleurs artistes pour 2008, c'est toujours intéressant... je m'y colle. Ca commence avec les César. Bon, comme toujours, le film le plus nominé ne repart pas avec le plus de compressions (Mesrine), et le plus intellectuellement correct s'en sort avec tous les honneurs (Séraphine). Je n'avais eu envie d'aller voir ni l'un ni l'autre, trop attendus chacun dans leur genre. Le film de notre gloire locale P.Claudel (Il y a longtemps que je t'aime) ne s'en tire pas mal, bien que très moyen à mon avis, voir mon message à ce sujet dans ce blog. Quelques satisfactions personnelles grâce aux deux césar pour deux des enfants de Gamblin et Zabou dans Le premier jour du reste de ta vie. Ce film est mon César perso. La cérémonie fut malgré tout interminable et pas particulièrement drôle, sauf quand D...

"Syngué sabour : pierre de patience" d'Atiq RAHIMI

Revenant d’Arabie, j’étais depuis un mois sous le charme de ces pays où la beauté des lieux et des objets, les effluves d’encens, la gentillesse des locaux envers « l’étranger » sur les marchés côtoient la dureté du quotidien pour les individus en règle générale, qui doivent se partager des terres arides. La dignité des femmes musulmanes a bien du mal à relever la tête tant on les fait se cacher chaque jour un peu plus, derrière des restrictions récentes écrites en langue imaginaire. C’est dans la foulée de ce « voyage en Orient » que je me mis en lecture de ce dernier Goncourt au vu de toutes les critiques dithyrambiques que j’avais lues. Oui l’auteur a bien du courage d’aborder ce sujet d’actualité à travers un monologue féminin plein d’amour. Oui il parvient avec la délicatesse et la sincérité d’une femme privée d’identité à nous émouvoir. Certes la plume est fort belle, poétique, envoûtante. Mais rapidement nos mâchoires se crispent, puis nous aussi commençons à nous laisser enferm...