[Lecture en cours] Adam Rapp, dramaturge et romancier reconnu aux Etats-Unis, fait l'objet d'une première traduction en français avec cette "table des loups" intrigante. Le premier chapitre se passe en 1951 dans une petite ville de l'Etat de New York, et présente la famille de la jeune Myra. Cette dernière évolue dans un environnement très catholique, et en tant qu'aînée de nombreux frères et soeurs, elle seconde sa mère à la maison. Sa seule échappée consiste à se rendre dans un diner après la messe, où la serveuse lui passe sous le manteau un roman qu'elle dévore, et qui raconte la fugue vers New York d'un adolescent prénommé Holden (on reconnaitra "L'Attrape-coeurs" de Salinger). Un jeune homme l'aborde et la reconduit chez elle, puis un évènement dramatique survient... Le deuxième chapitre, dix ans plus tard, suit cette fois un des frères, Alec, gamin voleur et turbulent, devenu adulte. Comme Myra dans le premier chapitre, il cro...
Soderbergh nous surprendra toujours. Après Contagion et Side effects, voici la biographie du kitchissime mais néanmoins virtuose pianiste Liberace. "Liberace n'est pas Rubinstein, mais Rubinstein n'est pas Liberace..." Avec cette citation délicieuse et pleine de sens, Soderbergh nous introduit dans l'univers de cet artiste américain des années 70, dont en France on mesure mal l'extraordinaire notoriété. Les 20 premières minutes sont à tomber par terre : Matt Damon, jeune homo indécis et un peu plouc, se retrouve à un concert de Liberace à Las Vegas. Le boogie woogie exécuté par une main gauche animée d'une vie propre (les pianistes amateurs, dont je suis, seront hallucinés) est l'occasion pour Liberace d'un sketch en interaction avec le public : c'est drôle et tarte à la fois, mais cette scène clé où l'on lit la fascination dans le regard de Matt Damon pour le brillant / clinquant showman, permet de comprendre toute leur histoire. Car elle pourrait sembler bien invraisemblable, cette passion amoureuse entre un jeune homme et une "vieille folle" despotique. Michael Douglas réussit pourtant le tour de force de la rendre crédible, tant il frôle la caricature sans jamais tomber dedans. Jusqu'à sa voix est méconnaissable. Il est ahurissant de véracité. Alors bien sûr il est question d'argent, de domination, de jeunes hommes se succédant dans le lit du maestro. Mais quand vient la dernière heure, celle où les masques tombent, ne reste qu'un véritable amour, certes singulier, mais réel et réciproque, et donc universel. J'ai versé ma petite larme...
IsaH

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