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L'homme qui savait la langue des serpents de Andrus KIVIRAHK

Dans un moyen âge totalement fantaisiste, au Nord de l’Europe (en Estonie pour être exact), les quelques hommes de la forêt qui savent encore la langue des serpents (les « bons sauvages ») sont en voie de disparition et menacés par les hommes de fer (les guerriers), les moines  et les villageois qui ne jurent que par l’agriculture et le progrès. La grande Salamandre ailée, qui veillait sur leur civilisation, s’est endormie il y a des siècles dans un endroit connu d’elle seule, et il faudrait la réveiller pour sauver la tradition d’un progrès envahissant.
Leemet, jeune garçon et dernier pratiquant de la langue des serpents la plus pure se sent investi de cette mission, tout en étant irrésistiblement attiré par le village (et ses villageoises)… 
L’auteur, au travers de cette quête concocte une parodie d’héroïc fantasy, où l’on trouve des femmes amoureuses d’ours libidineux, des serpents qui invitent les hommes à hiberner dans leur terrier, ou des australopithèques éleveurs de poux domestiques géants. Inutile de dire que l’imagination et l’humour, l’ironie en particulier sont au rendez-vous….Et pourtant…Le message délivré par cette fable semble bien pessimiste. Mais n’en disons pas plus : il faut ABSOLUMENT lire « l’homme qui savait la langue des serpents ».
 Cath
 

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