[Lecture en cours] Adam Rapp, dramaturge et romancier reconnu aux Etats-Unis, fait l'objet d'une première traduction en français avec cette "table des loups" intrigante. Le premier chapitre se passe en 1951 dans une petite ville de l'Etat de New York, et présente la famille de la jeune Myra. Cette dernière évolue dans un environnement très catholique, et en tant qu'aînée de nombreux frères et soeurs, elle seconde sa mère à la maison. Sa seule échappée consiste à se rendre dans un diner après la messe, où la serveuse lui passe sous le manteau un roman qu'elle dévore, et qui raconte la fugue vers New York d'un adolescent prénommé Holden (on reconnaitra "L'Attrape-coeurs" de Salinger). Un jeune homme l'aborde et la reconduit chez elle, puis un évènement dramatique survient... Le deuxième chapitre, dix ans plus tard, suit cette fois un des frères, Alec, gamin voleur et turbulent, devenu adulte. Comme Myra dans le premier chapitre, il cro...
Il vous reste un mois pour "courir" voir l'expo Hopper au Grand Palais. Vous serez certes vite arrêtés par la file d'attente, et ensuite, prenez votre temps.
Les salles se déploient, dans un ordre chronologique classique mais bienvenu, ponctué d' incises sur les artistes de son temps, ceux qui l'ont influencé, ceux qu'il a influencés. Petit à petit ce savant patchwork fait place aux pièces maîtresses, celles que l'on a vues et revues en reproduction et qui, "en vrai", comme disent les enfants, vous clouent sur place malgré la foule. La progression de son travail éclate alors de façon évidente, dans l'apparente simplicité, lisibilité des scènes, ce qui l'a longtemps desservi, alors que c'est son génie même que de parler à tous, y compris ceux qui n'ont pas de références. Que de sentiments universels : mélancolie, attente, solitude... jusqu'à l'épure finale, dernier tableau exposé : Sun in an empty room. Hopper a 81 ans lorsqu'il peint ce qui sera sa dernière toile maîtresse, il est arrivé au bout, et nous aussi. L'émotion qui m'a étreint alors est une sensation rare, moi qui suis davantage sensible à la musique et à la photographie (mais combien d'accointances entre Hopper et la photo...). La déferlante médiatique n'a pas affadi ou défloré la visite, et c'est rare...
IsaH

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