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Crépuscule de Michael CUNNINGHAM

L’auteur de The hours, adapté au cinéma avec Nicole Kidman, nous plonge dans le New York actuel, New York qui tient un rôle, à part entière, New York dans toute sa complexité, dans toute la vie qu’elle déploie. On ressent l’atmosphère si particulière de cette ville…
On pousse la porte de l’appartement de Peter, galeriste et Rebecca, critique et collaboratrice d’une revue culturelle influente. Un couple que l’on pourrait qualifier de « bobo » (je déteste cette expression), brillant, évoluant dans le milieu artistique, résidant dans un bel appartement new yorkais, jouissant d’un niveau de vie élevé, parents d’une jeune fille qui se détourne d’eux et mène une existence plutôt insignifiante ; un couple en apparence heureux, en apparence seulement.
L’auteur nous entraine au cœur de ce couple, au cœur de l’usure des sentiments, du désenchantement de la vie, de la difficile confrontation entre ce que l’on est devenu et ce que l’on voulait être.
L’équilibre précaire, mis en place par le couple au fil des ans, va être mis à mal par l’arrivée de Mizzy, le frère de Rebecca, un jeune homme mystérieux, ambivalent et fragile.
Le style est brillant, l’auteur prend son temps, le temps de vivre, de décrire si bien ces émotions. On vit au rythme de l’histoire et c’est assez rare de ressentir physiquement cette lenteur un peu nostalgique et peu lasse du quotidien.
Roman peu commun.
Charlotte

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