06 décembre 2011

Haute Fidélité... au rock

L'autre soir, sur Arte, j'ai (re)regardé Haute Fidélité de Stephen Frears, tiré du roman de Nick Hornby. Le film est bien, le livre enthousiasmant.
La passion de Rob, le héros quadra, c'est le rock. Il n'est pas musicien, oh non ! Son rêve serait d'être critique musical, à la place il tient un magasin de vinyles avec deux potes bien allumés, mais ça sufffit déjà à son bonheur. Ils s'amusent bien tous les trois : clients victimes d'humiliations publiques et de marchandage cruel d'albums collectors, refus de vente ("quoi, vous voulez acheter I just want to say I love you de Stevie Wonder ? C'est une dauble, dehors !"),  débats de spécialistes (faut-il jeter tout Stevie Wonder, ou tenir compte de son génie passé ?) etc. Car nos amis  l'affirment haut et fort : ce qui te définit, c'est ce que tu écoutes ! Bref tout serait parfait, sauf que rayon femmes, il a du mal, Rob...Va-t-il se ranger ? Et arrêter des faire des listes de ses 10 albums préférés (ça change tout le temps), ou des compils pleines de messages subliminaux pour ses conquêtes d'un soir ?

Qu'est ce qui fonde l'amitié, l'amour ? Les goûts communs, la fidélité à ce qui nous faisait vibrer quand on était jeunes ? Rob et ses amis sont des jusqu'au boutistes de cet axiome, sont-ils  pathétiques pour autant ? Non, quoiqu'en pense leur entourage. On est un certain nombre de quadras / quinquas à pouvoir se reconnaître dans ce livre(film), même si socialement on n'est pas dans la relative marginalité des héros.  Quand le rock a accompagné les moments intenses de sa jeunesse, on ne peut pas ne plus l'écouter. Il fait partie de notre vie, même souterrainement. J'en connais qui font collection de basses, d'autres qui redécouvrent Marc Bolan et T Rex, groupe de glam rock éclipsé par David Bowie dans les années 70, ou qui écoutent en boucle sur leur mp3 le mythique "Who's next", à la grande surprise d'une collègue de 25 ans qui l'écoute elle aussi (comme quoi le bon rock défie le temps)...
On peut avancer dans la vie arrimé à cette nostalgie. Le rock est un état d'esprit. Rien ne me fait plus de peine, et le mot n'est pas trop fort, que de voir des ados écouter de la daube formatée au kilomètre par les robinets musicaux des majors. La musique de Lady Gaga et consorts ne laissera aucune trace dans l'esprit et le coeur de ceux qui l'écoutent et l'adulent aujourd'hui, j'en fais le pari, quitte à faire "vieux con"... Je me sens finalement plus proche des adulescents fans de jeux vidéo, même si ce n'est pas mon univers. On nous objectera qu'on n'assume pas de vieillir ? Bah non, je confirme !! Le rock, c'est notre botox !
Rob, le héros de Haute Fidélité, va enfin se poser avec Laura, dont il aura écouté les attentes. Et va lui concocter, à l'infini, des compils pleines de messages subliminaux...
IsaH
Ce texte est une "spéciale dédicace", ceux à qui elle s'adresse se reconnaîtront !

1 commentaire:

Xavier a dit…

En eh