[Lecture en cours] Adam Rapp, dramaturge et romancier reconnu aux Etats-Unis, fait l'objet d'une première traduction en français avec cette "table des loups" intrigante. Le premier chapitre se passe en 1951 dans une petite ville de l'Etat de New York, et présente la famille de la jeune Myra. Cette dernière évolue dans un environnement très catholique, et en tant qu'aînée de nombreux frères et soeurs, elle seconde sa mère à la maison. Sa seule échappée consiste à se rendre dans un diner après la messe, où la serveuse lui passe sous le manteau un roman qu'elle dévore, et qui raconte la fugue vers New York d'un adolescent prénommé Holden (on reconnaitra "L'Attrape-coeurs" de Salinger). Un jeune homme l'aborde et la reconduit chez elle, puis un évènement dramatique survient... Le deuxième chapitre, dix ans plus tard, suit cette fois un des frères, Alec, gamin voleur et turbulent, devenu adulte. Comme Myra dans le premier chapitre, il cro...

Il faudrait voir ce film sans rien en savoir à l'avance, et c'est impossible avec le battage médiatique qui a accompagné sa sortie. L'effet de surprise du pitch ne peut donc pas fonctionner, et le film en pâtit. J'ai trouvé la mise en place de la situation plutôt laborieuse du coup, puis me suis laissée entraîner dans la mécanique assez bien huilée du récit.
Le casting, on l'a dit partout, est impeccable ? Oui... à part Dujardin. Il est nettement en dessous de ses acolytes. Il s'applique pourtant, il a l'air tellement content de jouer pour Blier, mais las... il n'habite pas le personnage, il joue en surface, là où Anne Alvaro, et même la jeune actrice qui joue Evguenia, la copine russe du héros, sont profondes en quelques scènes, et émouvantes. Non, Blier n'est pas misogyne, son héros masculin est un crétin (c'est lui-même qui le dit), et finalement choisir Dujardin, acteur superficiel, pour l'incarner, renforce peut-être son propos, mais dessert l'adhésion au film...
Myriam Boyer et Albert Dupontel, en salopards de cancers, sont parfaits et quelques dialogues font vraiment mouche, à défaut de faire vraiment rire. Le propos (la perspective d'une mort prochaine) est sombre, la fin est faussement "happy", sur le fond et la forme du film, rien à dire. On est pourtant très loin des Valseuses et de Buffet froid, car Blier n'a plus les acteurs pour jouer avec la folie et la liberté nécessaires. Et c'est ce qui donne un côté "roublard" assez désagréable au film, malgré de belles fulgurances.
IsaH
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