Accéder au contenu principal

"Margherita Dolcevita" de Stefano BENNI


Voilà un joli petit livre, entre conte et fable, qui met en scène Margherita, jeune adolescente italienne un peu boulotte mais très fûtée, et sa famille plutôt bohème : son papa, réparateur de vélos, sa mère, rêveuse et fan de la série télé "Eternal Love", ses deux frères, l'un plutôt lourdaud et l'autre petit génie des mathématiques. Lorsque la famille Del Bene s'installe sur le terrain voisin, après avoir fait construire en une journée un cube noir et brillant, truffé de technologie, en guise de maison, elle se méfie. Ces gens-là en savent beaucoup trop sur la famille Dolcevita, sur qui ils vont vite prendre un ascendant fâcheux : la mère de Margherita achète un gigantesque écran plasma et plonge carrément au coeur d'Eternal love, son père ne supporte plus sa calvitie, son frère aîné tombe raide dingue de la fille Del Bene, lolita de pacotille, et son jeune frère s'abîme dans les derniers jeux vidéos importés par Mr Del Bene. Celui-ci a des activités bien mystérieuses, et veut "nettoyer" le quartier des gitans, des marginaux et des insectes.... Margerita va tenter coûte que coûte de comprendre ce qui se trame, avec l'aide de la Petite Fille de poussière et du "vampire blond", le bel Angelo Del Bene, interné régulièrement par ses parents auxquels il s'oppose.

Un conte, avec sa part de mystère, propre à l'enfance (qui est la Petite Fille de poussière qui protège Margherita ?), une fable écologique et politique (non à une société aseptisée d'où aucune tête ne dépasse), un récit très drôle et intrigant, qui fait la part belle aux monologues intérieurs de Margherita, bref une trouvaille, je ne connaissais pas cet auteur italien, tout à fait étonnant, et cela me donne envie d'en lire d'autres. A conseiller aussi aux ados.
Isabelle

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

"Le Goût des secrets" de Jodi PICOULT et Jennifer Finney BOYLAN

Un roman américain, d’une romancière que j’apprécie, Jodi Picoult, des chapitres alternant deux points de vue sur l’histoire, tout pour me plaire ! Mais difficile d’en parler sans spoiler l’intrigue, et je ne souhaite pas dévoiler la révélation faite au milieu du roman (rien que de dire ça, c’est déjà trop!). Une jeune fille, Lily, est retrouvée gisant au pied de son escalier par son petit ami, Asher. Il est assez vite soupçonné, et le roman adopte en parallèle le point de vue d’Olivia, la mère d’Asher, qui raconte les suites policières et judiciaires de l’affaire, et celui de Lily, qui relate les mois précédant sa mort et sa relation avec le jeune homme. Une construction habile qui fait du récit un « page turner ». Asher a-t-il tué Lily ? Le suspense est très bien tenu, le doute envahit même sa mère, victime de maltraitances conjugales et qui cherche (trouve) en son fils des indices qui le rapprocheraient de son père sur ce point. Et puis il aurait un mobile, don...

"Quichotte" de Salman Rushdie

Toute ma vie de lectrice, j’étais passée à côté de Salman Rushdie, son œuvre m’était comme masquée par le « bruit » de l’ignoble fatwa, et la dimension magique de la plupart de ses récits (ce n’est pas ma tasse de thé) ne m’encourageait pas à le lire. J’en suis venue à l’aborder quand, installé aux Etats-Unis, il a situé ses romans dans ce pays. Intriguée par le résumé de la Maison Golden qui, fidèle à la réputation de Rushdie, semblait foisonnant et plein de références, mais dont les enjeux narratifs étaient clairs et qui a la grande qualité de se dérouler à New York, je l’ai lu avec passion. Et logiquement, j’ai regardé de près la quatrième de couverture de Quichotte, paru à l'automne 2020 : la promesse d’un road trip à travers les USA, un vieil indien (d’Inde bien sûr) amoureux d’une star de la téléréalité... Bref, j’ai plongé dans ce mastodonte (private joke pour ceux qui l’ont lu) de 430 pages. Et mon esprit cartésien n’a pas résisté à la fantaisie pleine de sens du récit...

"Tout le monde aime Jeanne" de Céline DEVAUX

Un samedi soir, je tombe par hasard à la télé sur un film qui commençait, avec Blanche Gardin, que j’aime beaucoup. Vite happée par son jeu et le dispositif scénaristique de la voix intérieure sur des images d’animation hilarantes et pleines de sens, je regarde jusqu’au bout cette histoire de dépression, de deuil et de rencontre, dont j’apprends plus tard que c’est un premier film. Chapeau… Je ne suis pas toujours fan de Laurent Lafitte, mais son duo avec Blanche Gardin fonctionne. Marthe Keller, la mère disparue, Nuno Lopes l'ex portugais, et Maxence Tual le frère affectueux, sans oublier les enfants, chaque acteur est parfaitement choisi et joue sa partition. Il y a bien quelques longueurs, mais aussi des images sublimes de Lisbonne, et surtout le visage changeant de Blanche/Jeanne, tour à tour beau ou ingrat, avec son regard inimitable, entre désespoir et ironie ; on retrouve, en moins trash, la Blanche qu’on connaît sur scène. A noter que c'est la réalisatrice elle-mê...