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Lecture terminée : "A la table des loups" d'Adam RAPP

[Lecture en cours] Adam Rapp, dramaturge et romancier reconnu aux Etats-Unis, fait l'objet d'une première traduction en français avec cette "table des loups" intrigante. Le premier chapitre se passe en 1951 dans une petite ville de l'Etat de New York, et présente la famille de la jeune Myra. Cette dernière évolue dans un environnement très catholique, et en tant qu'aînée de nombreux frères et soeurs, elle seconde sa mère à la maison. Sa seule échappée consiste à se rendre dans un diner après la messe, où la serveuse lui passe sous le manteau un roman qu'elle dévore, et qui raconte la fugue vers New York d'un adolescent prénommé Holden (on reconnaitra "L'Attrape-coeurs" de Salinger).  Un jeune homme l'aborde et la reconduit chez elle, puis un évènement dramatique survient... Le deuxième chapitre, dix ans plus tard, suit cette fois un des frères, Alec, gamin voleur et turbulent, devenu adulte. Comme Myra dans le premier chapitre, il cro...

La Môme et le Ch'ti

J'ai vu coup sur coup deux grands succès populaires, dont je me méfiais comme la peste a priori. Non pas parce qu'ils ont du succès, mais parce que les biopics m'ennuient souvent et que les comédies françaises récentes sont à la ramasse (en plus j'aime pas Dany Boon...).


Au bout de vingt minutes, je regardais ma montre au lieu de l'écran : "Bienvenue chez les Ch'tis " est un navet de taille. Dès que Kad Merad arrive dans le Nord, l'affaire est pliée : tout devient lourd, long, le scénario tient sur une ligne, et encore pas bien droit, chacun ânnone avec plus ou moins d'aisance (pauvre Line Renaud, on souffre pour elle) ce salmigondis ch'ti comme si c'était une langue étrangère. En 2008, oser proposer un film reposant sur un seul effet comique, de plus usé jusqu'à la corde, l'accent et les malentendus qu'il génère... Ca fait peur ! Ceux qui ont vu uniquement la bande annonce ont vu le meilleur, concentré au début : Galabru, le rideau de pluie qui s'abat instantanément sur la voiture lorsqu'elle franchit le panneau Nord pas de Calais... C'est à peu près tout. Quand je pense qu'il y a de gens qui sont déjà allés le voir trois fois au cinéma !!


Je pensais (nous pensions) tenir vingt minutes, on s'était dit, bon on va quand même regarder un peu, voir si la Cotillard vaut tout ce remue-ménage, et comme ça on pourra dire du mal du film en connaissance de cause (voir ci-dessus !). Deux heures et cinq minutes plus tard, on était toujours devant la télé, pour ma part les larmes aux yeux, mais pas seulement émus par cette courte vie si tragique et si passionnée. Médusés par l'ingéniosité du scénario, par l'expressionnisme de la mise en scène, tellement en phase avec le personnage. Et bien sûr par l'incarnation de Piaf par cette jeune actrice assez quelconque. Marion Cotillard est époustouflante mais je trouve qu'on n'a pas assez parlé du travail de Dahan, du point de vue qu'il a adopté, des choix qu'il a faits dans cette vie incroyable : l'accent mis sur l'enfance et les débuts, les flash backs qui s'imbriquent si harmonieusement et qui permettent de supporter l'insoutenable déchéance physique et la scène d'agonie. Et ces scènes incroyables, lorsqu'à 10 ans elle chante La Marseillaise dans la rue, ou plus tard lorsqu'elle se réveille aux côtés de Cerdan, ... mais je n'en dirai pas plus, ceux qui l'ont vu comprendront.
Alors que faire de ses a prioris sur tel ou tel film ? J'aurais pu passer à côté de "La Môme", quel dommage... Et tant pis pour les Ch'tis, voir un mauvais film n'a jamais tué personne... Ca aurait pu me faire rire, ça valait le coup d'essayer...
Isabelle

Commentaires

Anonyme a dit…
Je partage tout à fait l'avis sur La Mome mais pour les ch'tis, je ne comprends pas! Film drôle, touchant ( et oui, plusieurs passages m'ont ému!) et qu'est ce que ça fait du bien de rire autant!!!

Charlotte
Anonyme a dit…
Pas vraiment envie d'aller voir les Ch'tis (et encore moins maintenant avec ta critique) ça a l'air vraiment convenu et on attendra de le voir à la TV un soir où vous savez on se met dans le canapé ivre du travail de la journée et prêt à ingurgiter n'importe quoi pourvu qu'il ne faille pas penser .
Pour La Môme je l'ai vu à sa sortie et j'ai apprécié effectivement ces allers et retours dans le temps mais c'est qd même un parti pris dramatique et je crois que j'ai pleuré tout le temps : on tire un peu trop sur la corde sensible mais comment faire autrement avec la vie qu'elle a eu?

Ann

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