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Articles

Affichage des articles du mars, 2008

"Mère disparue" de Joyce Carol OATES

Gwen Eaton est une mère à l'image de toutes les mères: irritante parfois, attachante toujours, débordante cependant, altruiste mais tellement irremplaçable. Ses 2 filles seront littéralement « déchirées » par sa disparition brutale et chacune vivra ce « saignement intérieur » à sa façon. Nikki, la plus jeune, moderne et libérée, nous raconte cette année qui suivit le drame. Sa révolte mais aussi sa quête d'une meilleure connaissance de « celle qui va tant lui manquer ». Ses rapports avec sa soeur plus âgée et plus rangée, avec les hommes, avec la maison de sa mère et le calendrier d'habitudes de celle-ci. Faut-il tout rejeter ou au contraire comprendre (enfin!) cette femme qui l'a tant aimée? Joyce Carol Oates revisite un thème récurrent chez les écrivains, les rapports mère-fille avec une tendresse éclatante et un regard neuf. Elle met son talent littéraire au service d'une relation qui n'a pas fini de nous dévoiler ses charmes et ses mystères. Elle sait trouve...

"Il y a longtemps que je t'aime" de Philippe CLAUDEL

Que penser du premier film de Philippe Claudel ? J'en suis sortie assez perplexe. - C'est long mais je ne me suis pas ennuyée (de temps en temps je m'occupais à chercher les endroits de Nancy où les scènes étaient tournées). - Le face à face entre les deux soeurs fonctionne, K Scott Thomas (Juliette) est géniale, et Elsa Zylberstein (Léa), pour une fois, pas si mal. Mais la fin est décevante, je n'osais me le formuler, mais en lisant certaines critiques, j'ai compris que c'était cela qui m'avait finalement vraiment gênée. On retombe dans l'"émotionnellement correct". Eh non, Juliette ne pouvait pas être cette criminelle intrigante et attachante en recherche de cette rédemption qu'on était tous prêts à lui accorder, tant que ses motivations à commettre le pire meurtre qu'on puisse imaginer nous était inconnues. A la marge, quelques motifs d'agacement, pas bien graves mais quand même, dans la description de l'entourage de Léa, pro...

La Môme et le Ch'ti

J'ai vu coup sur coup deux grands succès populaires, dont je me méfiais comme la peste a priori. Non pas parce qu'ils ont du succès, mais parce que les biopics m'ennuient souvent et que les comédies françaises récentes sont à la ramasse (en plus j'aime pas Dany Boon...). Au bout de vingt minutes, je regardais ma montre au lieu de l'écran : "Bienvenue chez les Ch'tis " est un navet de taille. Dès que Kad Merad arrive dans le Nord, l'affaire est pliée : tout devient lourd, long, le scénario tient sur une ligne, et encore pas bien droit, chacun ânnone avec plus ou moins d'aisance (pauvre Line Renaud, on souffre pour elle) ce salmigondis ch'ti comme si c'était une langue étrangère. En 2008, oser proposer un film reposant sur un seul effet comique, de plus usé jusqu'à la corde, l'accent et les malentendus qu'il génère... Ca fait peur ! Ceux qui ont vu uniquement la bande annonce ont vu le meilleur, concentré au début : Galabru, ...

"Margherita Dolcevita" de Stefano BENNI

Voilà un joli petit livre, entre conte et fable, qui met en scène Margherita, jeune adolescente italienne un peu boulotte mais très fûtée, et sa famille plutôt bohème : son papa, réparateur de vélos, sa mère, rêveuse et fan de la série télé "Eternal Love", ses deux frères, l'un plutôt lourdaud et l'autre petit génie des mathématiques. Lorsque la famille Del Bene s'installe sur le terrain voisin, après avoir fait construire en une journée un cube noir et brillant, truffé de technologie, en guise de maison, elle se méfie. Ces gens-là en savent beaucoup trop sur la famille Dolcevita, sur qui ils vont vite prendre un ascendant fâcheux : la mère de Margherita achète un gigantesque écran plasma et plonge carrément au coeur d'Eternal love, son père ne supporte plus sa calvitie, son frère aîné tombe raide dingue de la fille Del Bene, lolita de pacotille, et son jeune frère s'abîme dans les derniers jeux vidéos importés par Mr Del Bene. Celui-ci a des activités bie...